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5.2. Tensions ethniques – un deuxième génocide

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« A mon avis, cela relève de la thèse du double <strong>génocide</strong>, thèse<br />

tenue immédiatement après le <strong>génocide</strong>. […] depuis novembre<br />

1994 déjà, Mitterrand parlait des <strong>génocide</strong>s au sommet francoafricain<br />

tenu à Biarritz. Tous les acteurs français n'ont cessé<br />

d'utiliser le pluriel en parlant du <strong>génocide</strong>, <strong>un</strong> peu pour montrer<br />

que même si la France avait soutenu <strong>un</strong> régime génocidaire,<br />

c'est du pareil au même car le régime au pouvoir n'est pas mieux.<br />

Cette thèse du double <strong>génocide</strong> a poussé les acteurs diversifiés à<br />

chercher les chiffres.<br />

Ce qui est en effet correct, c’est l’affirmation qu’il y a eu des morts qui sont tombés<br />

sous les balles pendant la bataille à l’Est du Congo et le démantèlement des<br />

camps de réfugiés (qui étaient basés non loin de la frontière rwandaise), ainsi que<br />

des morts de faim et de choléra dans la forêt vierge du Congo en fuyant les<br />

combats. 110<br />

Déficit de liberté<br />

Comme déjà vu précédemment, les médias jouaient <strong>un</strong> grand rôle dans l’appel<br />

aux massacres. Par la RTLM, on motivait les Hutu à tuer et massacrer les<br />

cancrelats Tutsi.<br />

Entre-temps, les médias se sont développés en termes de densité et de travail<br />

critique sur les informations, et ils ne portent plus le même nom. Mais tout de<br />

même, il y a encore beaucoup à faire pour atteindre la liberté de presse<br />

proprement dite. Pendant la période de transition, la radio et la télévision<br />

demeurent le monopole de l’état. Jusqu’à aujourd’hui, l’état de liberté de presse<br />

reste branlant. C’est comme si on avait oublié de tirer la leçon des années avant et<br />

pendant 1994. Les médias publics restent largement fermés aux opinions<br />

contradictoires. De plus, les mesures consistant à faire payer au plus fort les<br />

tranches de diffusion limitent les émissions d’associations de la société civile.<br />

Le gouvernement de Paul Kagamé s’explique ainsi, qu’on ne veut pas voir<br />

apparaître <strong>un</strong> nouveau « monstre » comme la tristement célèbre RTLM. Une seule<br />

110 Tiré des informations reçues de la mission permanente de Rwanda à Genève.

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