5.2. Tensions ethniques – un deuxième génocide
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4.2.1. Histoire de la relation entre le Rwanda et la France<br />
Les relations entre le Rwanda et la France ont leurs racines dans les années 1975.<br />
Le 18 juillet de cette année-là, Valéry Giscard d’Estaing, ancien premier ministre<br />
français, signe des accords de coopération pour la formation de la gendarmerie<br />
rwandaise avec le Président rwandais Juvénal Habyarimana. Dès 1983, <strong>un</strong><br />
changement de l’accord de 1975 permet aux militaires français, chargés de la<br />
formation de la gendarmerie rwandaise, de servir sous l’<strong>un</strong>iforme rwandais. A<br />
cause de l’invasion des Tutsi exilés venus de l’Ouganda le 1 octobre 1990, la<br />
France sert comme soutien militaire aux côtés de Habyarimana, précisément aux<br />
côtés des FAR. Tout cela, bien que les accords signés entre les deux pays ne<br />
soient pas des accords de défense, mais seulement de formation de la<br />
gendarmerie rwandaise.<br />
Opération Noroît<br />
Dès 1990, l’armée française est placée à Kigali sous le nom d’opération Noroît. Le<br />
devoir consiste à défendre le régime de Habyarimana contre les rebelles du FPR.<br />
Cette opération autorise d’organiser, d’entraîner et d’encadrer les militaires<br />
rwandais. Ceux-ci, pour leur part, arment les milices Interahamwe, si les Français<br />
ne le font pas encore directement eux-mêmes dans les camps de Gabiro et<br />
Bigogwe. Ce que les témoignages rwandais leur reprochent. Ainsi Jean<br />
Carbonare de la Commission internationale sur les violations des Droits de<br />
l’homme au Rwanda (1993) :<br />
« J’ai eu deux grands chocs dans ma vie. Le premier lorsque j’ai<br />
découvert, qu’en Algérie, on avait institutionnalisé la torture. Le<br />
<strong>deuxième</strong>, en janvier 1993, quand j’ai vu des instructeurs<br />
français dans les camps militaires de Bigogwe, situés entre<br />
Gisenyi et Ruhengeri. C’est là qu’on amenait des civils par<br />
camions entiers. Ils étaient torturés et tués, puis enterrés dans<br />
<strong>un</strong>e fosse comm<strong>un</strong>e que nous avons identifiée près du cimetière<br />
de Gisenyi ». 33<br />
33 Jean Carbonare, Interviewé par Le Nouvel Observateur du 04.08.1994,<br />
http://nuit.rwandaise.free.fr/CEC/CECresume1.htm (12.12.06)