5.2. Tensions ethniques – un deuxième génocide
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James Woods se demandait du point de vue des Etats-Unis, pourquoi le monde<br />
occidental n’intervenait pas, et ne se sentait pas responsable du <strong>génocide</strong>.<br />
« (…) and, secondly, a very legitimate question is: Whose<br />
responsibility? Is it in the modern-day world to deal with these<br />
kinds of problems? Why us? The argument that we're the<br />
greatest superpower; therefore, we're the world's policeman did<br />
not sell. » 83<br />
C’était peut-être la peur d’<strong>un</strong>e intervention qui a empêché la comm<strong>un</strong>auté<br />
internationale d’agir. La peur de perdre ses propres soldats, la peur de prendre la<br />
«fausse» décision. C’était le manque du mot « responsabilité » qui a contribué au<br />
non-agir. Ou bien le manque du sentiment, qu’il valait même la peine de sauver la<br />
vie d’<strong>un</strong>e population qui n’appartient pas à son propre pays, mais à notre monde. Il<br />
semble que ce sentiment d’<strong>un</strong>e comm<strong>un</strong>auté mondiale s’est perdu, effacé au profit<br />
des intérêts spécifiques des différents pays. Ainsi, le silence et l’inattention dans<br />
lesquels les massacres se sont développés, permettaient aux génocidaires d’agir<br />
et de continuer. Les génocidaires n’ont-ils pas accueilli chaleureusement les<br />
militaires français brandissant leurs machettes en l’air, couvertes de sang ! C’était<br />
le signal qui manquait, le signal qui aurait montré que le monde voyait ce qui se<br />
passait, qu’on n’était pas d’accord et qu’on en avait horreur. Ce signal ne venait<br />
pas, ni de la comm<strong>un</strong>auté internationale, ni de la population rwandaise qui s’est<br />
soumise à la haine.<br />
Qui est alors le bouc émissaire du <strong>génocide</strong> ? Est-se la France, qui n’a pas cessé<br />
de livrer des armes au FAR ? Est-se l’ONU qui n’est pas intervenue assez tôt ?<br />
Sont-ce les voisins, qui se sont perdus dans la haine. Ou bien n’est-ce la faute de<br />
personne, car <strong>un</strong>e expression comme « la responsabilité » ou « le sens de<br />
devoir » n’existe plus sur la base internationale ? Peut-être qu’on reste à la<br />
conclusion donnée par Roméo Dallaire que c’est la faute de tous, qu’il ne suffit pas<br />
de dire, qu’on a fait le mieux. Si on abandonne <strong>un</strong> pays de telle manière, le mieux<br />
n’est jamais atteint.<br />
83 Frontline interview avec James Woods