5.2. Tensions ethniques – un deuxième génocide
5.2. Tensions ethniques – un deuxième génocide
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4.4. À qui alors la culpabilité?<br />
Ce qu’on vivait en 1994 au Rwanda concernant l’action de la comm<strong>un</strong>auté<br />
internationale était l’abandon et l’indifférence pure envers <strong>un</strong> pays « loin de chez<br />
nous ». « Un <strong>génocide</strong> dans <strong>un</strong> tel pays [comme le Rwanda], n’est pas tellement<br />
important » 81 , c’est apparemment tout ce qu’on arrivait à dire face aux massacres<br />
au Rwanda. L’intervention effective aurait contribué beaucoup à la possibilité que<br />
les massacres n’aient pas dégénéré autant : « Si les casques bleus étaient restés<br />
sur place, il y aurait pu <strong>un</strong> nombre très limité de victimes. Il y aurait eu <strong>un</strong><br />
massacre et pas <strong>un</strong> <strong>génocide</strong> » 82<br />
Etait-ce le peuple…<br />
La question de la culpabilité se pose automatiquement, quand on est mis au<br />
courant de tous ces événements, de toutes ces machinations douteuses et peu<br />
responsables exécutées soit par la comm<strong>un</strong>auté internationale, soit par la<br />
population rwandaise.<br />
Ainsi les soldats de l’armée rwandaise, et les milices du CDR et MRND ont<br />
contribué, pour leur part au déclenchement du <strong>génocide</strong>. Ils ont formé les<br />
personnes qui surveillaient et dirigeaient les massacres sur place. Les meurtriers<br />
connaissaient très bien les victimes. Ainsi les voisins tuaient leurs voisins et les<br />
élèves faisaient la chasse aux professeurs. Les meurtres étaient planifiés par les<br />
hauts politiciens et ministres rwandais, mais ceux qui les ont exécutés, c’était le<br />
peuple quotidien, c’étaient les paysans, les artisans, simplement les voisins.<br />
Des milliers de personnes, poussées par des paroles politiques, ont commis des<br />
cruautés incroyables : Ils ont brûlé des hommes et de femmes vifs, les ont enterrés<br />
vifs, ils leur ont découpé touts les membres avec les machettes, avant de les<br />
décapiter ; et ils ont battu les enfants à mourir. Il y avait même des victimes qui ont<br />
81 Leugnen <strong>un</strong>d Vertuschen, (01.12.2006)<br />
82 Edouard Bizumuremyi, Interview du (25.09.2006)