5.2. Tensions ethniques – un deuxième génocide
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payé beaucoup pour être tué vite par <strong>un</strong>e balle au lieu d’<strong>un</strong>e machette.<br />
La question, de quelle manière on peut exciter et inciter des gens normaux à<br />
commettre <strong>un</strong> <strong>génocide</strong> s’impose à l’esprit inévitablement. Pendant la persécution<br />
des juifs le peuple a réagi passivement. Il n’y avait jamais <strong>un</strong> pays entier, qui<br />
devenait <strong>un</strong> coupable. Ce fait complique la tentative de trouver les responsables<br />
pour ce <strong>génocide</strong> et laisse inévitablement beaucoup de coupables, qui n’auront<br />
jamais de procès.<br />
Il y a deux explications et raisons concevables auant à cette question :<br />
La propagande humiliait les Tutsi ciblés et parle d’eux comme de la vermine. Les<br />
Hutu ne devaient pas voir des relations avec les Tutsi, mais les considérer comme<br />
facteurs dérangeants dans la société (voir notamment les dix commandements<br />
des Bahutu). La distance émotive entre les victimes et les coupables était comme<br />
ça plus grande ou même éliminée. La déshumanisation est ainsi <strong>un</strong> premier pas<br />
dans la longue marche vers <strong>un</strong> <strong>génocide</strong>, comme on le voit aussi dans le cas de<br />
l’holocauste. Comme nous l’avons vu plus haut, les Tutsi sont petit à petits<br />
devenus étrangers dans leur propre pays, et puis cancrelats et enfin sont<br />
transformés en «problème».<br />
Une autre raison encore plus inhumaine de la propagation rapide de la dérive<br />
génocidaire est, qu’on a forcé, arme à la main, plusieurs Hutu (aussi dans les<br />
propres familles) de tuer les Tutsi. Le blocage de tuer disparaît face à la menace<br />
contre sa propre vie, ainsi que la barrière de tuer <strong>un</strong>e fois de plus.<br />
…ou c’est la comm<strong>un</strong>auté internationale qui a échoué ?<br />
Comme nous venons de le voir, c’est <strong>un</strong>e partie de la population rwandaise, sous<br />
l’emprise de la haine de l’autre qui a massacré <strong>un</strong>e autre partie. Mais ce seul<br />
facteur ne nous suffit pas à comprendre <strong>un</strong>e telle ampleur du <strong>génocide</strong>. Il y a aussi<br />
l’inaction, l’indifférence de la comm<strong>un</strong>auté internationale qui y a largement<br />
contribué, comme on a vu dans le chapitre précédant.