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5.2. Tensions ethniques – un deuxième génocide

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Le gouvernement se composait d’<strong>un</strong>e grand part de membres du FPR, qui<br />

n’avaient jamais été au Rwanda d’avant le <strong>génocide</strong>, surtout ceux qui avaient vécu<br />

en Ouganda. Beaucoup d’intellectuels et de professionnels étaient morts, en exil<br />

ou avaient supporté le parti génocidaire.<br />

Le Pasteur Bizim<strong>un</strong>gu, <strong>un</strong> Hutu modéré, membre du FPR pendant la guerre dès<br />

les années 1990 prenait la fonction de président dans ses mains. Vice-président<br />

était Paul Kagamé ancien leader du FPR pendant le <strong>génocide</strong>, Tutsi et homme<br />

puissant dans le gouvernement.<br />

Le nouveau gouvernement insistait que les accords d’Arusha de 1993 doivent<br />

toujours être respectés et qu’<strong>un</strong> partage du pouvoir soit garanti. Toutefois ce qu’on<br />

partageait était l’apparence d’avoir du pouvoir, le vrai pouvoir était dans les mains<br />

des Tutsi. L’homme le plus puissant depuis juillet 1994 était le vice-président et<br />

ministre de la défense Paul Kagamé. 105 Les preuves du déséquilibre favorable aux<br />

Tutsi étaient visibles dans l’administration (considérant la minorité d’alors des<br />

Tutsi, due aux massacres) : 16 de 19 secrétaires permanents et 80% des maires<br />

étaient des Tutsi. 95% des professeurs à l’<strong>un</strong>iversité nationale à Butare ainsi que<br />

80% de leurs étudiants étaient des Tutsi. Les commandants de la police et de<br />

l’armée entière consistaient de Tutsi. 90% des juges du département de la justice<br />

étaient des Tutsi. 106<br />

Les tensions sociales restaient existantes. Personne ne faisait plus confiance à<br />

l’autre, le gouvernement craignait les citoyens, les citoyens craignaient le<br />

gouvernement. Bien qu’on affirme, que l’ethnie ne jouait plus auc<strong>un</strong> rôle, la peur<br />

restait et la chance d’<strong>un</strong>e cohabitation pacifique des deux ethnies semblait petite.<br />

Les critiques étaient programmées. Le Rwanda après le <strong>génocide</strong> avait l’air<br />

remarquablement similaire avaient Rwanda avant et pendant le <strong>génocide</strong>, avec<br />

l’exception que les deux ethnies ont changé de place. La pression et la<br />

105 Pr<strong>un</strong>ier 330; Timothy Longman, “State, Civil Society and Genocide in Rwanda,” in<br />

Ethnicity, Conflict and Insecurity<br />

106 Pr<strong>un</strong>ier 329

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