5.2. Tensions ethniques – un deuxième génocide
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Ce raisonnement n’était pas du tout convaincant. Premièrement, la France n’était<br />
jamais neutre (le parti pris pour les FAR). Deuxièmement, s’ils voulaient, ils<br />
auraient pu changer leur mandat, ainsi comme le changement de l’accord de 1975.<br />
Troisièmement, la « Convention pour la prévention et la répression du crime de<br />
<strong>génocide</strong> » mentionne dans l’article V:<br />
« Les Parties contractantes s'engagent à prendre,<br />
conformément à leurs constitutions respectives, les mesures<br />
législatives nécessaires pour assurer l'application des<br />
dispositions de la présente Convention, et notamment à prévoir<br />
des sanctions pénales efficaces frappant les personnes<br />
coupables de <strong>génocide</strong> ou de l'<strong>un</strong> quelconque des autres actes<br />
énumérés à l'article III. » 42<br />
Ainsi dans l’article VII :<br />
« Le <strong>génocide</strong> et les autres actes énumérés à l'article III ne<br />
seront pas considérés comme des crimes politiques pour ce qui<br />
est de l'extradition. Les Parties contractantes s'engagent en<br />
pareil cas à accorder l'extradition conformément à leur<br />
législation et aux traités en vigueur. » 43<br />
La convention sur le <strong>génocide</strong> garantit donc la légalité de l’arrestation des<br />
génocidaires accusés. Les militaires français en revanche organisent l’évacuation<br />
des membres des FAR à travers les zones sûres. Le Colonel Tadele Selassie,<br />
commandant d’<strong>un</strong> contingent éthiopien, a vu des voitures françaises, utilisées<br />
comme moyens de fuite pour les soldats rwandais dans le Zaïre 44 . Les ZHS<br />
servent maintenant comme zones sûres pour les fuites des FAR et beaucoup<br />
d’autres génocidaires. Même le Premier ministre du gouvernement intérimaire,<br />
Jean Kambanda (que le Trib<strong>un</strong>al pénal international pour le Rwanda (TPIR) a<br />
condamné pour participation au <strong>génocide</strong> le 4 septembre 1998) était exfiltré le 17<br />
juillet par des soldats français vers le Zaïre, où il retrouvait d’autres dignitaires,<br />
dont le général Augustin Bizim<strong>un</strong>gu et le colonel Théoneste Bagosora, aujourd’hui<br />
42 Convention pour la prévention et la répression du crime de <strong>génocide</strong>, article V<br />
http://www.preventgenocide.org/fr/droit/convention/texte.htm (27.12.06)<br />
43 Ibid, article VII<br />
44 Chris McGreal, “French accused of protecting killers,” The Guardian (London), 27<br />
August 1994.