august-2011
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leurs emplois pour faire de Roomer, une boisson<br />
alcoolisée à 14,9 % à base de sureau, une entreprise<br />
familiale.<br />
« Ce n’est ni un vin ni une liqueur », explique<br />
un Maarten ébouriff é, parmi les jouets et Lego<br />
qui envahissent la terrasse de sa maison-bureau<br />
de la banlieue du sud-est de Gand. Rien que<br />
des ingrédients naturels dans Roomer, dont la<br />
distillation nécessite 21 herbes. « Des herbes<br />
secrètes, ajoute Maarten derrière ses lunettes noires.<br />
Elles lui donnent un goût<br />
sec, facile à boire. »<br />
Développant leur entreprise de l’intérieur, les Michels<br />
ont produit 70 000 bouteilles de Roomer l’an dernier. « Des<br />
anti-professionnels du début, avec des seaux dans la cuisine,<br />
nous sommes maintenant passés semi-professionnels »,<br />
sourit Maarten qui, chaque année en juin, récolte 1 200 kg<br />
de fl eurs autour de Gand. La production reste une aff aire<br />
familiale où chacun met la main à la pâte. Marie-Louise, la<br />
maman, place délicatement les fl eurs dans des bouteilles<br />
ouvertes à l’aide d’une pince. « Cinquante fl eurs exactement,<br />
dit Maarten. Elle est douée pour ça. »<br />
Si Roomer côtoie maintenant Martini et autres Pastis sur<br />
les cartes de 500 restaurants en Flandre, les Michels n’ont<br />
pas abandonné leur approche simple des aff aires. « Nous<br />
sommes des entrepreneurs, mais notre but était simplement<br />
de nous amuser. » Maarten lève un verre où s’entrechoquent<br />
les glaçons : « Op eu muile », sourit-il. « Dans ton visage »,<br />
comme disent les Belges. roomer.be<br />
De Blauwe Zalm<br />
Le quartier de Patershol ne fut pas toujours le repère des<br />
restaurants tendance d’aujourd’hui. Quand Danny De Cleyn<br />
« Le Roomer n’est ni un vin<br />
ni une liqueur. Des herbes<br />
secrètes lui donnent un<br />
goût sec facile à boire »<br />
(en cuisine) et Christine Beernaert (en salle) ouvrirent De<br />
Blauwe Zalm (Le saumon bleu) en 1984, le voisinage était<br />
plutôt miteux. Leur projet : ne servir que poissons, plats<br />
bio et de saison. Une curiosité à l’époque. « Nous avons<br />
commencé avec 15 couverts et nos propres casseroles, se<br />
rappelle De Cleyn. On s’est moqué de moi quand j’ai mis<br />
des topinambours au menu. »<br />
L’établissement investit de vastes locaux en 1993 et<br />
devient un incontournable du quartier de Patershol. Son<br />
credo : des ingrédients locaux, sans prosélytisme pour<br />
autant, et issus en grande partie de la parcelle que le<br />
couple cultive près de Gand. Le poisson, durable, provient<br />
de la mer du Nord. Un fond écolo que le client lambda<br />
serait bien en peine d’imaginer, entre tables recyclées<br />
et fl eurs fraîchement coupées. « Surpêche oblige, nous<br />
n’avons pas servi de thon ou d’espadon depuis quatre ans.<br />
Mais nous ne sommes pas austères, explique De Cleyn. Je<br />
ne vends pas une religion. »<br />
Au-dessus des clients occupés à déguster ces saveurs<br />
légères et de saison (basilic, aubergine, moules, barbue, bar…),<br />
un grand lustre en forme de saumon parcourt le plafond.<br />
« Le saumon nage à contre-courant mais parvient toujours à<br />
destination », conclut De Cleyn en souriant. deblauwezalm.be<br />
Opposite<br />
page: Danny<br />
De Cleyn of<br />
Die Blauwe<br />
Zalm. Left :<br />
chocolatier<br />
Nicolas<br />
Vanaise<br />
Page de<br />
gauche : Danny<br />
De Cleyn.<br />
Ci-contre :<br />
Nicolas Vanaise<br />
metropolitan 79