august-2011

Illustration: Gary Neill
kate spicer
When trash becomes fash
long ago Jean-Paul Gaultier once eulogised the
robust provincial English female out on the
town. He said he liked the style of the confi dent
small-town girl, with her eyes caked in kohl and
her body bulging out of an inappropriate
miniskirt. How novel and slightly unPC,
everyone thought at the time, while waving
desperately “over here, over here” to draw the
man’s attention to our preferred style icons, like
Kate Moss and the Queen.
Ten years on and clearly J-PG was so ahead of
the curve that one can only assume he is not just
the oldest enfant terrible in the world, but also
possibly clairvoyant.
London’s red carpets are fi lling up with
out-of-towners of dubious heritage. And the
less-than-refi ned lady is actually in vogue.
The imperious fashion bible recently shot Amy
Childs, a beautician and “model” who possesses
every possible signifi er of what the capital’s taste
elite likes to tut at: gel nails, a permanent pout,
big “toy” breasts, a liberal hosing of fake tan and
several pairs of false eyelashes.
Childs is one of several young ladies who
make up the cast of The Only Way Is Essex
(TOWIE), an American-style “reality soap”
starring real people in scripted storylines based
on their own lives. The weird hall of mirrors that
is the reality soap has produced other shows set
in upscale neighbourhoods like Chelsea and
Notting Hill, but only the Essex mob have
produced a hit.
The Essex Girl’s habits are contagious. Having
introduced London to vajazzling – the decorating
of waxed pudenda with crystals – the TOWIE
girls are launching a fashion line in the autumn.
Vogue is quite the class warrior when it comes
to breaking down the barriers. Readers gasped
when they did Victoria “Posh Spice” Beckham
and Cheryl Cole, and a selection of less talented
footballer’s wives. They were choking by the
time Vogue profi led the bazooka-breasted
glamour model called Jordan, who has, among
many other things, an equestrian line under her
real name of Katie Price.
The elite has been fully penetrated by the sort
of women that used to be the subject of mockery.
All we need is for one of them to marry Prince
Harry, and there will be a genuine claim to a
revolution of sorts; less off with their heads,
more, on with the vajazzle.
Kate Spicer writes for Sunday Times Style. Read
her blog at mission-to-lars.blogspot.com
~ the talker ~
l o n d o n
Quand les pouff es d’Essex ont raison de la distinction britannique
il y a longtemps, Jean-Paul Gaultier a fait l’apologie de la
robuste Anglaise en goguette. Il aimait en eff et le style de cette
provinciale sûre d’elle, les yeux dégoulinant de khôl, boudinée
dans sa mini-jupe. Quelle rafraîchissante absence de politiquement
correct, pensèrent nos voisins d’outre-Manche à l’époque, tout en
tentant désespérément d’attirer l’attention du créateur vers les vrais
piliers de la mode anglaise, Kate Moss et la Reine.
Dix ans plus tard, on dirait que le grand Jean-Paul est non
seulement le plus vieil enfant terrible du monde, mais également un
extralucide en avance sur son temps.
Sur les tapis rouges londoniens défi lent à présent des provinciales
au lignage douteux. Les dames plébéiennes sont en vogue, au
propre comme au fi guré. La bible de la mode a récemment publié
des photos d’Amy Childs, esthéticienne et « mannequin » de
son état, qui arbore tout ce qui fait froncer les sourcils de l’élite
so British : faux ongles, moue boudeuse, poitrine siliconée,
autobronzant à la truelle et kilomètres de faux cils.
Elle fait partie de la distribution de l’émission de téléréalité à
l’américaine, The Only Way is Essex (TOWIE), qui met en scène de
vrais gens dans des scènes pré-écrites basées sur leur propre vie.
Les miroirs déformants du reality soap ont généré des séries plus
huppées à Chelsea et Notting Hill mais seule la bande de l’Essex
remporte un succès retentissant.
C’est que les us et coutumes des fi lles du coin sont contagieux.
Après avoir initié Londres au « vajazzling », ornement à base de
strass du pubis épilé, les TOWIE girls lanceront en automne une
ligne de vêtements.
Vogue aime jouer à la lutte des classes pour faire tomber les
barrières sociales. Les lectrices avaient déjà suff oqué devant
les clichés de Victoria “Posh Spice” Beckham, de Cheryl Cole et
d’autres femmes de footballeurs moins talentueuses. Elles ont failli
s’étrangler quand Jordan, mannequin de charme aux seins comme
des obus, et également propriétaire d’une ligne d’équitation sous
son vrai nom de Katie Price, y est apparue.
Dans l’élite britannique, se sont désormais immiscées des
femmes jadis sujettes aux railleries. Il ne manquerait plus que
l’une d’elles épouse le Prince Harry pour qu’on puisse parler d’une
véritable révolution. God Save vajazzling !
Kate Spicer écrit pour le Sunday Times Style. Suivez son blog sur
mission-to-lars.blogspot.com
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