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VULGARISATION SCIENTIFIQUE - Colloque Sciences médias et ...

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des formes issues de la religion 143 ou du mythe. Ainsi est dissimulée leur universalité".<br />

Mais si c<strong>et</strong>te universalité est un trait essentiel des connaissances positives (supra : 13),<br />

leur vulgarisation doit la contenir d'une manière explicite : en s'adressant à tous. Le<br />

mythe de la scientificité est un mythe qui tend à devenir universel par essence, ce qui<br />

rend pratiquement impossible sa reconnaissance en tant que mythe. Et il ne faut pas<br />

confondre ici science <strong>et</strong> scientificité, pensée scientifique <strong>et</strong> pensée mythique, même si la<br />

vulgarisation est justement ce par quoi c<strong>et</strong>te différence tend à s'abolir. Le mythe n'est<br />

pas une pensée, mais une parole qui fait penser comme un souvenir de rêve dont<br />

l'énoncé, s'il n'est pas directement assumable par le suj<strong>et</strong> qui se réveille, va néanmoins,<br />

le faire penser pendant la journée. Le mythe est ce par quoi une parole originelle est<br />

énoncée sans que personne puisse en situer l'énonciation mais qui se fait elle-même<br />

source de paroles tendant à r<strong>et</strong>rouver indéfiniment c<strong>et</strong>te énonciation irréparable du<br />

mythe. Le mythe est en quelque sorte le bruit de fond du sens 144 , que la parole<br />

quotidienne tente d'exclure tout en ne pouvant se faire sensée (<strong>et</strong> non pas forcément<br />

pensée) que par rapport à lui. Les sciences par contre exigent une pensée, c'est-à-dire<br />

quelque chose qui puisse effectivement déterminer le surgissement motivé de<br />

nouveaux signes dans le langage, surgissement qui pose immédiatement le problème de<br />

leur articulation au monde du sens (<strong>et</strong> même, selon les théories sensualistes de la<br />

connaissance, au monde des sens).<br />

143 Dans un travail antérieur (Jurdant, 70 : 22) nous avions tenté un classement des contenus vulgarisés de<br />

la rubrique "Savoir" de Science <strong>et</strong> Vie d'octobre 1968 à octobre 1969. Le classement par science posait<br />

énormément de problèmes dans la mesure où chaque article évoquait des connaissances relevant de<br />

plusieurs disciplines différentes. Le meilleur classement que nous ayons trouvé se fondait sur le type<br />

d'intérêt manipulé par le vulgarisateur pour susciter la lecture des articles. Le nouveau classement obtenu<br />

avait pour base trois grands types de rapport :<br />

1) L'homme avec ses origines : création du monde <strong>et</strong> de l'univers espace, naissance, passé<br />

2) L'homme <strong>et</strong> son environnement naturel <strong>et</strong> culturel : la santé, les animaux, les rapports humains, les<br />

transformations de l'environnement par la science <strong>et</strong> la technique<br />

3) L'homme <strong>et</strong> ses fins dernières : la mort, la fin du monde, la bombe, les armes, les dangers qui menacent<br />

l'humanité.<br />

Ces trois types de rapport correspondent aux catégories en usage en théologie :<br />

1) Cosmologie<br />

2) Anthropologie<br />

3) Eschatologie.<br />

Ce classement n'est certes pas idéal. Il rendait compte cependant de la présence curieuse, à l'intérieur même<br />

de la rubrique "Savoir" (<strong>et</strong> non de la rubrique "Pouvoir" qui vient après) de toute une série d'articles<br />

consacrés à l'armement d'inspiration scientifique <strong>et</strong> que le classement par discipline pouvait difficilement<br />

rattacher à des disciplines existantes.<br />

144 Cf. Danblon (72 : 57) : "...fiction, reportage <strong>et</strong> animation /scientifiques/ font l'obj<strong>et</strong> d'un commentaire,<br />

d'un commentaire off comme nous disons, c'est à dire un commentaire qui n'est qu'entendu <strong>et</strong> non pas vu,<br />

c'est à dire qu'on entend la voix du commentateur, ce commentateur qui est d'ailleurs le présentateur dont je<br />

parlais au départ, la quasi-permanence de sa voix tout au long des émissions assurant une certaine unité de<br />

style <strong>et</strong> donnant au public l'impression d'une certaine cohésion à l'ensemble, <strong>et</strong> oserai-je le dire, <strong>et</strong> j'espère<br />

que cela fera plaisir à nos collègues sociologues, une certaine crédibilité, une certaine fiabilité, parce que<br />

c'est la voix du Monsieur que l'on connaît <strong>et</strong> en qui a confiance, tout au moins quand les choses se passent<br />

comme nous l'espérons."<br />

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