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VULGARISATION SCIENTIFIQUE - Colloque Sciences médias et ...

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semblent pas s'accorder a priori sur c<strong>et</strong>te faveur de la médecine auprès des amateurs de<br />

vulgarisation, bien que les pourcentages d'articles médicaux sur l'ensemble des articles<br />

soient parmi les plus élevés dans les revues mentionnées, sauf pour ce qui est des deux<br />

revues italiennes Sapere <strong>et</strong> Atlante <strong>et</strong> de la revue yougoslave Zivljenje in Teknika. Il faut<br />

noter que les revues sélectionnées par l'auteur sont d'un niveau assez élevé en général.<br />

En outre, les statistiques de Pradal se fondent sur les disciplines telles qu'on les nomme<br />

à l'intérieur de la communauté scientifique. L'auteur a ainsi distingué la médecine d'un<br />

groupe de sciences réunissant dans une même catégorie la biologie, la biochimie <strong>et</strong> la<br />

physiologie. Mais bien souvent, des articles de vulgarisation relevant effectivement de<br />

l'une de ces disciplines, tentent de susciter l'intérêt du lecteur par l'évocation dans leur<br />

titre ou les premières lignes d'une application médicale quelconque. 106 Enfin, Pradal<br />

lui-même adm<strong>et</strong> (p.73) que<br />

"la vulgarisation médicale représente sans doute plus de la moitié de toute la vulgarisation<br />

scientifique, si l'on dénombre les articles de la grande presse, <strong>et</strong> plus des neuf dixièmes si l'on<br />

dénombre les personnes intéressées."<br />

Les raisons qui font de la médecine un domaine de vulgarisation privilégié malgré<br />

l'obstacle apparent d'un jargon particulièrement ésotérique sont nombreuses. 107<br />

Mentionnons d'abord le fait que la médecine m<strong>et</strong> en jeu une distance minimum entre<br />

l'obj<strong>et</strong> de connaissance qu'est le corps <strong>et</strong> le suj<strong>et</strong> connaissant dont ce corps semble être le<br />

support immédiat.<br />

Entre le suj<strong>et</strong> <strong>et</strong> l'obj<strong>et</strong>, la médecine pose la médiation d'un langage savant dont la<br />

lourdeur terminologique même exprime peut-être mieux que tout autre élément<br />

l'exigence d'une distanciation nécessaire pour faire du corps un obj<strong>et</strong> saisissable dans<br />

un discours objectif, c'est-à-dire un discours dont aucun suj<strong>et</strong> ne peut revendiquer la<br />

responsabilité en tant que suj<strong>et</strong>. La vulgarisation médicale relèverait dès lors d'une<br />

tentative d'abolir la différence séparant le corps propre tel qu'il est saisi intuitivement <strong>et</strong><br />

assumé pratiquement par le suj<strong>et</strong>, <strong>et</strong> le savoir objectif dont ce corps fait l'obj<strong>et</strong> à travers<br />

un discours qui implique, de par son appartenance à la science, l'absence théorique de<br />

sa propre énonciation par un suj<strong>et</strong>. C<strong>et</strong>te tentative est évidemment vouée à l'échec dans<br />

la mesure où ce n'est pas à la différence entre deux types de savoir—dont certains<br />

pourraient imaginer la complémentarité—qu'elle s'attache mais bien à la différence<br />

entre savoir <strong>et</strong> non savoir, à propos du corps. Israël (68 : 38) nous rappelle en eff<strong>et</strong> que<br />

la relation au corps propre est<br />

106 L'article reproduit en annexe III aurait sans doute suscité sa classification par Pradal dans le groupe<br />

biologie - biochimie - physiologie alors qu'il nous semble requérir de la part du lecteur un intérêt lié à la<br />

médecine (régénération d'organes).<br />

107 Plusieurs ouvrages dont certains excellents ont été consacrés à la relation médecin/malade où l'on trouve<br />

évoquées, soit implicitement, soit explicitement, certaines raisons de l'intérêt porté à la médecine par le<br />

profane. Citons pour mémoire, Israël (68), Valabrega (62), Balint (66), Gentis (70), <strong>et</strong>c. ..<br />

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