VULGARISATION SCIENTIFIQUE - Colloque Sciences médias et ...
VULGARISATION SCIENTIFIQUE - Colloque Sciences médias et ...
VULGARISATION SCIENTIFIQUE - Colloque Sciences médias et ...
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
anthropologique, littéraire <strong>et</strong> épistémologique) jusqu'au moment où la question du<br />
rapport de ces codes à notre obj<strong>et</strong> devienne inévitable.<br />
Ce sont enfin les statuts particuliers du marxisme (avec sa distinction entre "science<br />
bourgeoise" <strong>et</strong> "science prolétarienne") <strong>et</strong> de la psychanalyse (considérée comme nonscientifique)<br />
dans la vulgarisation, qui nous ont permis d'achever c<strong>et</strong>te réflexion dont<br />
l'aspect théorique nous semble se dissoudre dans les problèmes concr<strong>et</strong>s d'une<br />
aliénation objective de l'homme par le langage supposé savoir des sciences.<br />
Bergson (22 : V-VIIl) voulait réconcilier Einstein <strong>et</strong> le sens commun. Son examen<br />
philosophique de la Théorie de la Relativité aboutissait à ce que<br />
"Non seulement les thèses d'Einstein ne paraissaient plus contredire, mais encore elles<br />
confirmaient, elles accompagnaient d'un commencement de preuve la croyance naturelle des<br />
hommes à un Temps unique <strong>et</strong> universel. Elles devaient simplement à un malentendu leur aspect<br />
paradoxal."<br />
Les sciences, on le sait, s'étaient peu à peu détachées de la philosophie ; elles "libéraient"<br />
la vérité des contraintes que lui imposait le sens du discours philosophique. Le XVIII e<br />
siècle est secoué par plusieurs "ruptures" : savoir/littérature ; science/philosophie.<br />
L'encyclopédisme soum<strong>et</strong> le savoir à l'alphab<strong>et</strong> <strong>et</strong> donc à la l<strong>et</strong>tre ; mais l'alphab<strong>et</strong> n'a<br />
pas d'auteur <strong>et</strong> les possibilités de lecture deviennent infinies. Chacun peut choisir son<br />
itinéraire, selon son temps, ses intérêts, son goût, ses capacités <strong>et</strong> les lieux où il localise<br />
son plaisir. Le savoir devient polymorphe. Il se pervertit dans les torsions du discours,<br />
dans les distorsions de son cours, multiple <strong>et</strong> universel : il se vulgarise. 222<br />
La vérité est universelle <strong>et</strong> c'est la science qui la m<strong>et</strong> en acte ; le savoir scientifique est<br />
donc universel.<br />
Tout le monde peut savoir, dit Hegel; tout le monde doit savoir, dit Comte ; tout le<br />
monde pourrait savoir si..., dit Renan ; tout le monde sait, dit enfin Bergson. 223 De la<br />
philosophie à la philosophie, en passant par la sociologie <strong>et</strong> la philologie : le positivisme<br />
est refoulé.<br />
La philosophie renoue avec sa question fondamentale, celle de l'Etre, dont l'étant est<br />
abandonné aux sciences particulières. Ce processus, dont nos formules lapidaires<br />
ignorent les secousses (Kierkergaard, Ni<strong>et</strong>zsche), a cependant laissé des traces dont la<br />
littérature avec Balzac (La recherche de l'Absolu), Flaubert (Bouvard <strong>et</strong> Pécuch<strong>et</strong>), Eliot<br />
222 Cf. L'Esprit de l'encyclopédie ou Choix des Articles, "Les plus curieux, les plus agréables, les plus piquants,<br />
les plus philosophiques de ce Grand Dictionnaire", Genève, 1769, dont le 2 ème sous-titre avertit qu' "On ne<br />
s'est attaché qu'aux morceaux qui peuvent plaire universellement, <strong>et</strong> fournir à toutes sortes de lecteurs, <strong>et</strong><br />
surtout aux gens du monde, la matière d'une lecture intéressante″.<br />
223 Husserl également, bien que d'une manière totalement différente.<br />
165