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Construire ensemble une culture de sécurité partagée Aussi robustes soient-elles, l’organisation et les barrières techniques ne suffi sent pas. Elles doivent être complétées par une culture de sécurité que chacun peut et doit s’approprier. Une démarche que nous faisons progresser année après année. RAFFINAGE, EXPLORATION & PRODUCTION, PÉTROCHIMIE : TROIS EXEMPLES D’INITIATIVES COMPLÉMENTAIRES MENÉES EN 2009 Frappée par plusieurs accidents graves, la branche Raffi nage a, dès le mois d’avril, recouru à une approche innovante pour mieux en comprendre les causes. Le projet OSER (Opération Sécurité Ensemble Raffi nage) a bénéfi cié du support du sociologue Marcel Simard, spécialisé en sécurité industrielle et santé au travail. En cohérence avec l’IGS, il s’agissait là aussi de se focaliser sur l’écoute et le vécu des équipes avant de passer, dans une seconde étape, aux plans d’actions. À partir de deux mille deux cents questionnaires et de cinq cents entretiens avec des salariés de Total et d’entreprises extérieures, l’analyse a mis en relief un fort consensus sur l’utilité des règles et des procédures. Elle a néanmoins souligné que en matière de sécurité, les perceptions des risques et des pratiques des différents acteurs ne sont pas toujours convergentes. Management de la sécurité à la fois plus cadré et plus 32 / Rapport Environnement et Société 2009 participatif, meilleure intégration des bonnes pratiques développées sur site, nécessité d’un dialogue constant entre le terrain et les hiérarchies… Ces trois voies identifi ées grâce à OSER renvoient largement aux conclusions de l’IGS. SOLLICITER LE REGARD EXPERT DES OPÉRATEURS Sur le site pétrochimique d’Anvers (Belgique), les progrès réalisés en matière d’analyse des tâches critiques résultent d’une volonté identique : partir des réalités du terrain pour se poser les bonnes questions au bon moment, via un logiciel mis au point par et pour les opérateurs. À la clé, un recensement et une analyse fortement accélérés sur deux années des tâches critiques. À Laporte (États-Unis), un site de fabrication de polypropylène, le programme CHESS (Contractors Helping Everyone Stay Safe) était animé par les employés du prestataire Austin Industrial, chargé de la maintenance. Là encore, ce sont leurs suggestions qui ont permis d’affi ner l’examen des situations potentiellement les plus dangereuses et de mieux y remédier. CONSERVER EN PERMANENCE LA CONSCIENCE DU RISQUE Fin 2008 et courant 2009, la branche Exploration & Production a mené deux expériences pilotes au Cameroun et au Royaume-Uni. Comment conduire et analyser des enquêtes de perception en matière de sécurité sur le principe de la démarche CBS (Culture Based Safety) de Total ? Comment associer tous les acteurs pour déterminer les bons processus de remontée Plans de prévention des risques technologiques (PPRT) : une habitude du dialogue qui favorise la concertation Total exploite en France plus de soixante sites soumis à la directive européenne Seveso. L’élaboration par l’État de PPRT vise à réduire les conséquences d’un éventuel accident grave en agissant sur l’urbanisation autour de ces installations. En 2009, plusieurs sites sont entrés dans la phase de concertation officielle avec le public, qui dure au moins dix-huit mois. Les différentes parties prenantes locales ont pris l’habitude de dialoguer sur les impacts environnementaux, les risques, les nuisances ainsi que les retombées socio-économiques des sites. Des instances volontaires, comme la Conférence riveraine de la raffinerie de Feyzin et la CLIE (Commission locale d’information et d’échanges) à la raffinerie de Provence, préparent les acteurs à la concertation sur les PPRT, un sujet qui concentre de forts enjeux parfois antagonistes : protection des personnes, développement économique local, aménagement du territoire… La grande implication des élus et riverains dans les réunions organisées au cours de l’année en témoigne.
des anomalies ? Comment réagir face à un manquement aux règles ? Ces exemples de réfl exions participatives confi rment une ligne de force : la sécurité n’est pas affaire de spécialistes. Si elle requiert une implication toujours plus forte de la chaîne de management, chacun doit, à son niveau, intégrer la maîtrise du risque dans l’exercice de son métier. Rendre la route plus sûre Avec plus de 340 millions de kilomètres effectués chaque année en Afrique pour transporter nos produits dans un contexte de trafi c et d’infrastructures souvent très diffi cile, le renforcement de la sécurité du transport routier reste plus que jamais d’actualité. SOUTENIR LES INITIATIVES MULTILATÉRALES LES PLUS PROMETTEUSES Nous sommes déjà engagés au travers de nos fi liales dans de multiples actions visant à réduire ce risque, particulièrement en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud. Le Groupe est également un membre actif du Global Road Safety Partnership (GRSP), lancé par la Banque mondiale et l’Organisation mondiale de la santé. Celui-ci permet de mutualiser les compétences et les avancées les plus récentes en matière de sécurité routière pour les mettre au service d’initiatives concertées entre les États, les acteurs économiques majeurs et les ONG locales. Par ailleurs, nous préparons avec la Banque mondiale un projet d’ampleur destiné à sécuriser le trafi c sur deux des principaux axes transfrontières, parmi les plus Sécurité meurtriers du continent africain : Mombasa (Kenya)- Kampala (Ouganda), et Douala (Cameroun)-Ndjamena et Bangui (Tchad et République centrafricaine). PATROM : DES NIVEAUX D’EXIGENCE SANS CESSE REHAUSSÉS Le Programme d’amélioration du transport routier Afrique/Moyen-Orient (PATROM), décliné sur d’autres continents, compte depuis 2002 parmi nos projets structurants dans ce domaine. Il repose sur l’engagement de tous les acteurs et se traduit par des mesures très concrètes : contrat spécifi que signé par les transporteurs, inspection des camions, formation des chauffeurs, enregistreurs de données installés à bord des véhicules… En 2009, 73% des responsables transports des fi liales africaines ont suivi un stage organisé avec le concours de l’APTH (Association pour la prévention dans les transports d’hydrocarbures). En complément des formations déjà dispensées, Total a conçu avec la société Codes Rousseau un livret pédagogique centré sur les comportements des chauffeurs, à l’origine de 70% des accidents mortels. Une révision des cahiers des charges techniques des camions a été lancée afi n d’aligner les standards sur les normes européennes, notamment en matière de citernes. Un outil informatique fi abilise le contrôle de conformité des véhicules avant chargement. Sécurité, sûreté, exploitation, achats, environnement… Toutes les fonctions concernées seront intégrées dans l’évaluation du système global de management du transport routier en cours de mise en place. LE DÉPLOIEMENT DE PATROM TOTAL / 33
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