fascicule 2.pdf - EPFL
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[ introduction ]<br />
La première partie de cette recherche a permis d’évoquer l’art et la tradition de la bière,<br />
d’appréhender la brasserie à travers ses métiers, d’essayer de saisir le caractère populaire<br />
de la bière ainsi que son rôle social. C’est cette convivialité qui est le facteur essentiel,<br />
celui d’une boisson réunissant les hommes. C’est donc naturellement à partir de ce<br />
concept que se poursuivra ce travail, afi n de défi nir un programme précis pour le projet<br />
ainsi qu’une proposition de site.<br />
Comme nous avons pu le constater dans le chapitre concernant l’imagerie actuelle de la<br />
bière, la rupture entre ce qui est présenté au consommateur et ce qui se trouve réellement<br />
derrière l’image véhiculée par la publicité est parfois surprenante. Le consommateur n’est<br />
certes pas trompé sur la qualité de ce qu’on lui sert - la législation est très stricte désormais<br />
à ce sujet - mais tout est fait pour le rendre complice d’un mensonge auquel il veut bien<br />
croire. Ce problème d’image que l’on a évoqué dans les publicités et les étiquettes de bière<br />
se retrouve aussi ici dans les lieux sur la bière, les bars et les grandes brasseries actuelles.<br />
Il convient donc dans cette deuxième partie, de se poser les questions relatives aux<br />
différents lieux consacrés à la bière (débits de boissons et brasseries). Ensuite on<br />
s’intéressera à l’image de l’usine à travers le temps, ainsi que de la question de leur<br />
rapport à la ville.<br />
Avant de pouvoir formuler une proposition, il sera donc d’abord et à nouveau question<br />
d’histoire, celle de l’évolution des brasseries, de même que celle de l’évolution de l’usine<br />
à travers sa représentation sociale.<br />
Il s’agit maintenant d’aller plus loin dans l’exploration de l’univers de la bière, et de<br />
s’interroger sur son identité, ou plutôt sur l’image que les brasseries tentent d’en<br />
projeter. On verra que si certaines marques de bière, si certains lieux de production et<br />
de consommation visent à maintenir présentes des traditions anciennes, voire même à<br />
susciter l’image d’un passé inexistant en dotant leurs bières d’un cachet historique qu’elles<br />
n’ont pas toujours, d’autres au contraire, font fi de cette image passéiste et jouent sur<br />
le caractère contemporain de cette boisson rafraîchissante, ne négligeant certes pas sa<br />
dimension traditionnelle, mais mettant l’accent sur la jeunesse du produit, tout autant que<br />
sur celle d’une partie des consommateurs.<br />
Il n’est pas étonnant dès lors, au delà des nécessités de la production brassicole moderne,<br />
que ces brasseries se présentent presque comme ce qu’elles sont en fait devenues, un<br />
univers industriel de haute technologie, très largement robotisé, presque déshumanisé.<br />
Des usines qui ressemblent plus à un laboratoire pharmaceutique ou à une installation<br />
chimique, qu’à la fabrique de bière qu’elles étaient jadis, cet antre des maîtres brasseurs<br />
s’activant autour de leurs cuves de cuivre comme l’image d’Epinal aime à les présenter.<br />
« _N’y compte pas, Marcellus. Au cours des siècles la bière changera, de couleur, de parfum et de saveur,<br />
tant est si bien qu’un jour les hommes ne pourront même plus imaginer le goût de celle du temps jadis.<br />
C’est ainsi. » (Pierre Guingamp, in Histoires de Bières, Le Dragon de Mormal)<br />
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[ introduction ]