fascicule 2.pdf - EPFL
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une ville industrielle… et internationale<br />
Tout là-haut, c’est l’horlogerie qui a permis à la ville de croître, de se développer, d’exporter<br />
son image au même titre que ces montres. Sans elle, elle serait restée ce petit village de<br />
montagne, identique à ceux qui l’entourent.<br />
L’activité horlogère commence réellement à la Chaux-de-Fonds en 1830, supplantant très<br />
vite les fi leurs et autres faiseurs de dentelles. Avant cela, les paysans passaient leur longues<br />
soirées d’hiver en s’occupant de rouages et d’autres mécanismes utiles à l’horlogerie.<br />
Artisanat peu coûteux, nécessitant peu de moyens, il s’est facilement implanté dans la<br />
région où la neige empêchait de faire quoique ce soit durant de longs mois. C’est à partir<br />
de 1850 que la Chaux-de-Fonds connaît une forte croissance grâce à cette l’industrie. A ce<br />
moment, la moitié des habitants de la ville exerçant une activité économique s’occupaient<br />
d’horlogerie. La ville s’est spécialisée, développant cette mono-industrialisation.<br />
Le développement de la ville et de son industrie horlogère nécessita rapidement de la<br />
main-d’œuvre. La ville se développa donc en grande partie grâce à l’immigration attirée<br />
par la demande d’ouvriers. La ville ne ressemblait alors absolument pas à une petite cité<br />
industrielle, composée comme on pourrait l’imaginer de cheminées et de manufactures.<br />
Les gens travaillent encore en grande partie chez eux ou alors dans de petits ateliers<br />
dispersés dans la ville. L’industrie et l’artisanat se mêlaient au reste du bâti, faisant de la<br />
ville elle-même une manufacture horlogère selon les dires de Karl Marx.<br />
L’industrialisation ainsi que la modernisation de l’outil sera lente. Peu à peu, les paysans<br />
de la région quittèrent leurs domaines pour ne plus s’occuper que de manufacture. Des<br />
paysans suisses alémaniques vinrent s’installer sur les terres laissées par les chaux-defonniers,<br />
ainsi que travailler dans les manufactures. En 1880, plus du tiers de la population<br />
était composée d’alémaniques. C’est durant cette période qu’apparurent les petites<br />
manufactures horlogères, particulières à la région.<br />
L’organisation en petites manufactures, provoque un changement dans l’image de la<br />
ville. Ces constructions sont aujourd’hui des témoins de l’urbanisme industriel ainsi<br />
que des manufactures du XIX ème et du début du XX ème siècle. La réputation ainsi que<br />
la production de la ville allant grandissant, elle passa de ville artisanale à ville industrielle,<br />
s’agrandissant le long du plan pré-établi. La population ne cessait alors de croître au<br />
rythme des constructions de la ville, triplant, en passant de 13’000 habitants en 1880 à<br />
37’000 en 1900.<br />
La vague suivante d’immigration, dans les années 1960, sera composée principalement<br />
d’une main-d’œuvre venant du sud de l’Europe : Italie, Espagne et Portugal toujours<br />
attirée par l’expansion horlogère. A la fi n des années 60, la ville atteignit presque les<br />
50’000 habitants. Malheureusement, le développement en monoproduction horlogère,<br />
« Mille mètres d’altitude, cela isole, mais les frontières sont poreuses, celles des nations comme celles des<br />
esprits » (Nicole-Lise Bernheim, citée par J.-B. Vuillème, écrivain et journaliste à la Chaux-de-Fonds)<br />
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[ la Chaux-de-Fonds ]