Faux-fuyants et vraies fuites Gilles Josse 1/358

Faux-fuyants et vraies fuites Gilles Josse
payer un esclave domestique et de plus, vu l’exiguïté de mon
logement, je n’en n’avais nul besoin, ni la place pour le loger.
Et puis d’ailleurs, ça n’avait rien d’initiatique. Il restait le
quartier des femmes, les casinos de « Les Vallées » et la base
spatiale.
J’ai songé à ces compagnes d'un soir, employées de bureau
comme moi, avec qui j’avais fait l’amour quelquefois, qui
arrondissaient leurs fins de mois à quelques crédits le coup.
Quelle sorte d’initiation me réservait ce quartier des femmes
tant vanté dans les magazines spécialisés ? J’ai fermé les
yeux et j’ai essayé de m’imaginer ce que pouvaient être une
paire de seins et une paire de fesses parfaites. Ça n’avait rien
de bien concluant. Quand j’ai rouvert les yeux, j’ai vu qu’une
petite vieille montée à la station rue du mur me dévisageait
avec inquiétude.
— Vous allez bien Monsieur ? m’a-t-elle demandé.
— Oui, merci, ça va bien. C’est la chaleur, ai-je répondu
d’une manière parfaitement idiote, vu qu’il faisait plutôt
frisquet dans la rame climatisée.
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