Faux-fuyants et vraies fuites Gilles Josse 1/358

Faux-fuyants et vraies fuites Gilles Josse
craint pendant un moment.
Jan, livide, se remettait à grand peine de son voyage qui
avait mis ses tripes à rude épreuve. Il nous a demandé de
l’attendre un moment et il est parti passer un appel
téléphonique dans une cabine, à quelques mètres de là.
Il est ressorti de la cabine, l’air apparemment satisfait, et
nous avons rejoint la station de taxi, devant le spacioport.
Nous avons tous les trois pris place à l’arrière d’une grande
berline, une véritable antiquité comme on n’en voyait plus
sur terre depuis plus de trente ans, et nous avons pris la
direction de la banlieue où se trouvait le campement de la
famille de Jan. C’était la nuit ici sur planète schmurtz et
dehors, il faisait un froid glacial avec un ciel sans nuage où
l’on pouvait distinguer des milliers d’étoiles. Malgré le
chauffage à l’intérieur du véhicule et son anorak fourré,
Rachel frissonnait et j’ai pris ses mains dans les miennes pour
les réchauffer.
— Ça y est, nous voilà sur planète schmurtz, a-t-elle
soupiré.
211/358