Faux-fuyants et vraies fuites Gilles Josse 1/358

Faux-fuyants et vraies fuites Gilles Josse
des esquimaux embarqués avec nous étaient ivres.
Le vol a été un véritable carnage. Aucun de ceux qui
avaient abusé de la vodka drovonik n’a pu échapper aux
vomissements, si bien que l’atmosphère de la soute est
rapidement devenue nauséabonde et suffocante. Rachel n’y a
pas résisté et a dû elle aussi utiliser son sac plastique. Je me
suis demandé combien de temps allait durer ce voyage et si
mon propre estomac supporterait finalement le choc. A mon
grand étonnement, au bout de seulement six heures, notre
vaisseau spatial amorçait sa procédure d’atterrissage, comme
le commandant Grouk nous l’a annoncé lui-même par
l’intermédiaire des haut-parleurs. Moins d’une heure plus
tard, nous étions débarqués dans un spacioport ressemblant
comme deux gouttes d’eau à celui que nous avions quitté sur
terre. Une heure encore et nous nous retrouvions libres de le
quitter tant les formalités d’immigration étaient réduites à
leur plus simple expression : une signature en bas d’un
registre. Personne ne s’était donné la peine de faire semblant
de vérifier nos fausses cartes d’identité, comme je l’avais
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