Faux-fuyants et vraies fuites Gilles Josse 1/358

Faux-fuyants et vraies fuites Gilles Josse
saoul. C’est ainsi qu’à la mi-février, j’ai fini par prendre
Raymond entre quatre zieux :
— Dis-donc, Raymond, tu sais que ça ne peut plus durer
comme ça, avec Monica ! Elle nous pourrit la vie, à se
ravager du matin jusqu’au soir, jour après jour !
— Oui, je sais bien, elle a beaucoup changé, mais qu’est-
ce qu’on peut faire ?
— La débarquer dans une clinique, pardi, et adieu Berthe !
— Tu n’y penses pas, tout de même !
— C’est ça, ou tu devras te chercher un autre capitaine,
répondis-je par bravade, sans être toutefois pleinement
convaincu de mon affirmation, qui comportait une bonne part
de bluff.
— Bon, comme tu voudras ; je te laisse décider de
l’endroit.
— On la reprendra au retour, quand elle sera guérie et
retapée, mentis-je à Raymond, pour faire taire ses derniers
scrupules.
— Oui, c’est sans doute le mieux qu'on puisse faire pour
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