Faux-fuyants et vraies fuites Gilles Josse 1/358

Faux-fuyants et vraies fuites Gilles Josse
mon avenir sur planète schmurtz.
A l’entrée, un portillon automatique me demandait de
passer ma carte d’identité, ce que j’ai fait. Immédiatement, le
portillon s’est mis à sonner et ce sont deux policiers qui sont
venus me récupérer et m’ont accompagné jusqu’à une vaste
salle d’attente aux fenêtres défendues par des barreaux. La
porte de la salle d’attente n’avait pas de poignée. J’ai vite
compris que j’étais retenu prisonnier en compagnie d’une
dizaine de malheureux affalés sur des chaises bancales.
De temps à autre, un lumignon s’éclairait au-dessus d’une
deuxième porte, diamétralement opposée à la première,
pendant qu’une voix nasillarde appelait un nom. L’un des
malheureux se levait alors et disparaissait par cette seconde
porte.
J’ai attendu plus de quatre heures avant que ça ne soit mon
tour et dans le même intervalle, j’ai vidé la moitié de mon
paquet de cigarettes. Parfois, l’un des gueux qui me tenait
compagnie se mettait à hurler des injures en schmurtz et à
venir taper contre l’une ou l’autre porte. Personne ne parlait,
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