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Il n'y a pas lieu à anathème entre époux infidèles,
à moins qu'ils n'optent pour nos juridictions. Mâlik et
Châfi'y sont de cet avis ; Abou-Hanîfa et ses disciples
estiment que la procédure d'anathème n'est ouverte
cju'aux époux musulmans, de condition libre, habiles
à témoigner ; d'une manière générale, l'anathème, à
leurs yeux, ne peut avoir lieu qu'entre époux adeptes
de la foi musulmane.
Le premier système arguë du texte général : « Ceux
qui accuseront leurs femmes (d'adultère) et n'auront
d'autres témoins qu'eux-mêmes... » (Q. S. 24 ; v. 6),
texte n'exigeant aucune condition.
Les Hanéfites se basent sur ce que l'anathème com
porte témoignage ; donc, il a pour conditions celles
requises pour être recevable à déposer en justice, car
Dieu qualifie les époux de témoins,
dans le verset :
< Chacun d'eux attestera, par Dieu, à quatre reprises »
(Q. S. 24 ; v. 6),
et ils enseignent que l'anathème n'est
accessible qu'aux époux passibles de la peine frappant
la diffamation,
peine qu'ils encourent pour les accusa
tions portées par eux l'un contre l'autre ; or, l'accord
est établi sur ce que l'esclave,
non plus que l'infidèle,
n'encourent pas la peine de la diffamation. Ils assimi
lent donc le conjoint habile à prononcer l'anathème à
celui passible de la pénalité encourue par le diffamateur,
car l'anathème a été surtout institué pour éviter l'appli
cation de la peine légale frappant la diffamation en cas
de désaveu de paternité.
Parfois, ils arguent de ce que rapporte 'Amr ben
Cho'aïb, d'après son père, d'après son aïeul, que le
Prophète a dit : « Il n'y a pas d'anathème entre deux
sortes de conjoints : les époux esclaves et les infidèles.»