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Les phlébotomes de la région éthiopienne (Diptera, Psychodidae)

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8 us.9 PHLÉB~ToME~ DE LA RÉOZON ÉW~~P~ENM~<br />

En 1908, Picard examine sommairement les échantillons <strong>de</strong> Neveu-Lemaire puis d’autres spécimens<br />

envoyés <strong>de</strong> Mauritanie par le Dr Couvy et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Sangha par le Dr Keran<strong>de</strong>l. Il les i<strong>de</strong>ntifie tous par<br />

erreur à P. pupatasi Scopoli. Cette i<strong>de</strong>ntification erronée fera plus tard (Abonnent, 1958) l’objet d’une<br />

mise au point.<br />

Newstead (1912a) décrit P. minutus var. africanus, P. antennatus et P. squamipleuris: le premier<br />

réparti au Ghana, au Nigeria, au Soudan, en Rhodésie et au Nyassa<strong>la</strong>nd, le <strong>de</strong>uxième provenant du<br />

Ghana, le troisième du Soudan. Puis en 1914 ce même auteur décrit P. simillimus, P. ingramietp. bedfordi,<br />

les <strong>de</strong>ux premiers provenant du Nigeria, le troisième du Transvaal.<br />

Ring (1913) découvre à Tokar, au Soudan, une <strong>la</strong>rve <strong>de</strong> P. papatasi dont il donne une <strong>de</strong>scription<br />

très sommaire et l’année suivante, dans <strong>la</strong> même localité, il signale <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> plusieurs <strong>la</strong>rves et pupes<br />

<strong>de</strong> Phlébotomes dans <strong>de</strong> <strong>la</strong> terre prélevée sur les p<strong>la</strong>ntations d’orangers. P.papatasi est, par <strong>la</strong> suite, signalé<br />

en Somalie, en Erythrée, en Arabie Saoudite et au Soudan.<br />

Le rôle <strong>de</strong>s Phlébotomes dans <strong>la</strong> transmission <strong>de</strong> certaines ma<strong>la</strong>dies avait été suspecté dès 1904<br />

par les frères Etienne et Edmond Sergent. En 1908, Doerr et ses col<strong>la</strong>borateurs et plus tard Whittingham<br />

et coll. (1923) démontraient <strong>la</strong> transmission <strong>de</strong> <strong>la</strong> fièvre <strong>de</strong>s trois jours ou fi&vre a pappataci par P. papatasi.<br />

La transmission <strong>de</strong> <strong>la</strong> verruga péruvienne par les Phlébotomes a été suggérée par Townsend en 1913<br />

et démontrée par Noguchi en 1929.<br />

En 1921, les frères Sergent, Parrot, Donatien & Béguet obtiennent l’infection <strong>de</strong> P. papatasi par<br />

Leishmaniu tropica. Plus tard, les travaux <strong>de</strong> Parrot et Donatien (1926) en Afrique du Nord, <strong>de</strong> Napier<br />

& Smith (1927), <strong>de</strong> Christophers, Shortt & Barraud (1925) et <strong>de</strong> Hindle et Patton (1927) en Asie démontraient<br />

également le rôle <strong>de</strong>s Phlébotomes dans <strong>la</strong> transmission <strong>de</strong>s leishmanioses cutanées et du ka<strong>la</strong>azar<br />

asiatique.<br />

Dès lors, l’importance <strong>de</strong> ces petits insectes ne fit que s’accroître et leur étu<strong>de</strong> progressa rapi<strong>de</strong>ment.<br />

Larrousse (1921), dans son étu<strong>de</strong> systématique et médicale <strong>de</strong>s Phlébotomes, dénombre 39 espèces<br />

ou variétés dans le mon<strong>de</strong> entier : 5 européennes, 11 africaines, 11 asiatiques et 12 américaines.<br />

Theodor (1948), dans un essai <strong>de</strong> c<strong>la</strong>ssification <strong>de</strong>s Phlébotomes <strong>de</strong> l’Ancien Mon<strong>de</strong>, indique 161<br />

espèces ou variétés : 30 européemes, 61 africaines, 66 asiatiques et 4 océaniennes. Trois ans plus tard,<br />

Kirk & Lewis (1951), pour <strong>la</strong> seule <strong>région</strong> <strong>éthiopienne</strong>, signalent dans leur monographie 79 espèces ou<br />

variétés et, <strong>la</strong> même amée, Floch & Abormenc, dans un mémoire sur les Phlébotomes <strong>de</strong> <strong>la</strong> Guyane et<br />

<strong>de</strong>s Antilles françaises, dénombrent pour <strong>la</strong> <strong>région</strong> néotropicale 166 espèces ou variétés. Fairchild (1955)<br />

pour cette même <strong>région</strong> indique 182 espèces ou variétés.<br />

Ces chiffres sont éloquents et montrent bien l’intérêt que les épidémiologistes, plus que les zoologistes,<br />

attachent à ces petits Nématocères.<br />

Depuis cette date, <strong>de</strong>s synonymies ont été reconnues, <strong>de</strong> nouvelles espèces ont été décrites ; <strong>la</strong> position<br />

<strong>de</strong> plusieurs formes <strong>de</strong>s complexes « africanus », « bedfordi » et « squamipleuris » ont été mieux<br />

définies.<br />

Abonnent & Mimer (1965), dans leurs «Tables d’i<strong>de</strong>ntification bilingues <strong>de</strong>s Phlébotomes <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>région</strong> <strong>éthiopienne</strong> » réunissent 99 espèces ou sous-espèces. Près <strong>de</strong> 20 espèces ne sont connues que par <strong>la</strong><br />

femelle et le bi<strong>la</strong>n actuel, pour cette <strong>région</strong>, se situe aux environs <strong>de</strong> <strong>la</strong> centaine.<br />

<strong>Les</strong> récents travaux effectués <strong>de</strong> 1961 à 1967 par Kirk et Lewis, Quate, Hoogstraal, Dietlein, Heyneman<br />

et Van Peenen, sur les leishmanioses au Soudan, ont donné un regain d’intérêt à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Phlébotomes.<br />

La biologie, l’écologie et le comportement d’espèces anthropophiles telles que P. orientalis,<br />

P. martini et P. garnhami ont fait l’objet <strong>de</strong> nombreuses observations et d’expérimentations.<br />

Parallèlement, les recherches <strong>de</strong> Heisch (19541956), Mimer et <strong>de</strong> Manson-Bahr (1962-1964)<br />

ont fait avancer les connaissances sur I’épidémiologie <strong>de</strong>s leishmanioses au Kénya. P. martini, par<br />

exemple, habitant <strong>de</strong>s termitières, serait le principal vecteur du ka<strong>la</strong>-azar humain dans ce pays.<br />

En France, les leishmanioses cutanées et viscérales sont représentées sur un territoire assez étendu<br />

bordant <strong>la</strong> Méditerranée. Un programme d’étu<strong>de</strong>, s’éta<strong>la</strong>nt sur plus <strong>de</strong> huit ans, a pu être réalisé par une<br />

équipe française <strong>de</strong> Montpellier, sous <strong>la</strong> direction <strong>de</strong> Rioux (1969).<br />

En U.R.S.S. Petrishcheva, Dergacheva, Dolmatova & Demina, gtudient <strong>la</strong> répartition <strong>de</strong>s foyers<br />

<strong>de</strong> leishmanioses, celle <strong>de</strong>s vecteurs dans ces foyers et le taux d’infection naturelle <strong>de</strong>s Phlébotomes par<br />

<strong>de</strong>s Leptomonas. Ce taux atteint, par exemple, 65% chez <strong>de</strong>s P.papatasi et chez <strong>de</strong>s P. grimmi, hôtes naturels<br />

<strong>de</strong>s terriers <strong>de</strong> <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> gerbille, dans certaines <strong>région</strong>s.<br />

L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Phlebotomes a pris <strong>de</strong> l’importance en fonction <strong>de</strong> l’intérêt que présente l’épidémiologie<br />

<strong>de</strong>s leishmanioses et toutes les recherches actuelles convergent pour déterminer les interre<strong>la</strong>tions qui régissent<br />

l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, sa conservation et sa propagation.

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