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Les phlébotomes de la région éthiopienne (Diptera, Psychodidae)

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24 LES PHLÉB~T~MES DE LA RÉGION ÉTHIOPIENNE<br />

<strong>de</strong>mi béantes, abritent fréquemment <strong>de</strong>s nids <strong>de</strong> petits lézards. Souvent nous avons surpris, sous ces<br />

écorces, <strong>de</strong>s femelles à <strong>de</strong>mi gorgées occupées à piquer un <strong>de</strong> ces <strong>la</strong>certiens.<br />

Barretto (1943) c<strong>la</strong>sse les Phlébotomes, selon leur habitat, en trois gran<strong>de</strong>s catégories :<br />

1) <strong>Les</strong> Phlébotomes domestiques qui vivent associés à l’homme et aux animaux domestiques, à<br />

l’intérieur <strong>de</strong> leurs habitations où dans <strong>de</strong>s sites peu éloignés <strong>de</strong> celles-ci.<br />

2) <strong>Les</strong> Phlébotomes semi-domestiques, qui vivent loin <strong>de</strong>s habitations humaines mais y pénètrent<br />

pour obtenir un repas <strong>de</strong> sang ou un abri temporaire.<br />

3) <strong>Les</strong> Phlébotomes sylvestres qui vivent dans <strong>la</strong> forêt mais qui sont acci<strong>de</strong>ntellement associés à<br />

l’homme.<br />

Une telle division est forcément arbitraire et ne s’impose pas puisqu’on y trouve toutes les situations<br />

intermédiaires.<br />

Des especes rurales ou sylvestres, attirées par <strong>la</strong> lumière, peuvent se trouver au voisinage immédiat<br />

<strong>de</strong> l’homme, dans son habitation sans pour ce<strong>la</strong> être anthropophile ; c’est le cas, en <strong>région</strong> <strong>éthiopienne</strong><br />

<strong>de</strong> P. africanus, <strong>de</strong> P. squamipleuris, <strong>de</strong> P. magnus, <strong>de</strong> P. bedfordi, <strong>de</strong> P. wansoni et <strong>de</strong> P. rodhaini.<br />

3.2.4. ACTIVITÉ<br />

D’une manière générale l’activité <strong>de</strong>s Phlébotomes se manifeste le soir au crépuscule et durant <strong>la</strong><br />

nuit. Ils commencent à sortir <strong>de</strong> leur cachette après le coucher du soleil, cherchant leur hôte habituel pour<br />

piquer et se nourrir.<br />

Dans les habitations humaines, les Phlébotomes se tiennent <strong>de</strong> préférence dans les coins obscurs<br />

<strong>de</strong>s salles <strong>de</strong> bain, sous les meubles, aup<strong>la</strong>fond, au sommet <strong>de</strong>s murs. Dans les cases africaines en pisé,<br />

ils se cachent dans les crevasses <strong>de</strong>s parois ; dans les paillotes il est très difficile <strong>de</strong> déceler leur présence<br />

car ils se confon<strong>de</strong>nt avec le support.<br />

Quelques espèces cependant piquent pendant le jour. Roubaud (1913) est piqué pendant <strong>la</strong> sieste a<br />

Tombouctou ; le même auteur observe, en plein jour, dans les <strong>la</strong>trines, un lézard (Agama colonorum)<br />

couvert <strong>de</strong> Phlébotomes ; les femelles étaient gorgées <strong>de</strong> sang tandis que les mâles voltigeaient autour <strong>de</strong><br />

ces <strong>de</strong>rnières. Schwetz (1929) note, au Congo, <strong>de</strong>s attaques <strong>de</strong> Phlébotomes à 6 h., à 14 h., à 18 h. et à 21 h.<br />

Hoogstraal et coll. (1962), au Soudan, observent le début <strong>de</strong> l’agressivité <strong>de</strong>s Phlébotomes immédiatement<br />

après <strong>la</strong> pleine obscurité (vers 19 h.) ; le matin avant le lever du soleil, l’activité se manifeste<br />

par vagues désordonnées <strong>de</strong> 4 à 8 minutes durant lesquelles le nombre <strong>de</strong>s attaques est notablement plus<br />

élevé que pendant le reste <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit.<br />

En France, dans les Hautes-Pyrénées, Baudrimont’note <strong>de</strong>s attaques <strong>de</strong> P. ariasi au début <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit.<br />

Dans I’Hérault, R~OUX fait les mêmes constatations avec <strong>la</strong> même espèce qui procè<strong>de</strong> par vagues à partir<br />

<strong>de</strong> 17 h., en pleine campagne.<br />

En Guyane française, dans les vil<strong>la</strong>ges <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt, les Phlébotomes se manifestent dès <strong>la</strong> tombée <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> nuit ; cependant, par temps couvert et humi<strong>de</strong>, mais sans pluie, ils sont très actifs à n’importe quelle<br />

heure du jour, à proximité <strong>de</strong> leurs abris.<br />

3.2.4.1. Locomotion et dispersion <strong>de</strong>s Phlébotomes<br />

Le vol <strong>de</strong>s Phlébotomes est silencieux et en général <strong>de</strong> courte portée. Lorsqu’ils sont dérangés et<br />

qu’ils se dép<strong>la</strong>cent <strong>de</strong> bas en haut le long d’une paroi verticale, ils avancent par bonds, par une série <strong>de</strong><br />

vols courts entrecoupés <strong>de</strong> pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> repos plus ou moins longues. Le dép<strong>la</strong>cement horizontal est plus<br />

lent, rectiligne, et en général <strong>de</strong> plus longue portée. Il peut atteindre <strong>de</strong>s distances assez gran<strong>de</strong>s.<br />

Très sensibles aux vents, les Phlébotomes n’entreprennent <strong>de</strong>s dép<strong>la</strong>cements que par <strong>de</strong>s temps<br />

très calmes. Exposés à un courant d’air violent, ils s’agrippent soli<strong>de</strong>ment à leur support.<br />

La portée <strong>de</strong> leur vol peut atteindre 100 m d’après Marett (1911). Latyshev (1936) libère <strong>de</strong>s femelles<br />

et <strong>de</strong>s mâles préa<strong>la</strong>blement colorés, dans un lieu dépourvu <strong>de</strong> végétation ; il recueille <strong>de</strong>s exemp<strong>la</strong>ires <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>ux sexes à 704 m <strong>de</strong> leur point <strong>de</strong> départ. An<strong>de</strong>rson (1939) indique pour P. papatasi une portée <strong>de</strong> 21 m<br />

et une vitesse <strong>de</strong> vol <strong>de</strong> 1 à 8 milles par heure.<br />

Parrot (1922) constate <strong>de</strong>s dép<strong>la</strong>cements en altitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 5 à 12 m. Dergacheva (1967) observe qu’en<br />

Uzbekistan, pour <strong>la</strong> plupart, les Phlébotomes volent à 20 ou 30 cm au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface du sol.<br />

En Guyane nous avons pu suivre le vol <strong>de</strong> plusieurs Phlébotomes quittant leur refuge (terrier) ;

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