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Les phlébotomes de la région éthiopienne (Diptera, Psychodidae)

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20 LES PHLÉBOTOMES DE LA R&GION ÉTNIOPIENNE<br />

3.1.3. GITES DE REPRODUCTION<br />

L’extrême petitesse <strong>de</strong>s <strong>la</strong>rves <strong>de</strong> Phlébotomes au Ier sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> leur vie, rend difficile leur recherche.<br />

<strong>Les</strong> gîtes <strong>de</strong> reproduction <strong>de</strong> nombreuses espèces sont encore très mal connus actuellement.<br />

<strong>Les</strong> premières découvertes <strong>de</strong> <strong>la</strong>rves <strong>de</strong> Phlébotomes sont celles <strong>de</strong> Grassi (1908), à Rome ; <strong>de</strong><br />

Marett (1910 à 1915), Newstead (1911) et Whittingham & Rook (1923), à Malte ; <strong>de</strong> Howlett (1913),<br />

Mitter (1919), aux In<strong>de</strong>s ; <strong>de</strong> Ring (1913-1914), au Soudan. Elles font déjà connaître quelques types <strong>de</strong><br />

gîtes <strong>de</strong> reproduction.<br />

Des recherches plus actives, par une nouvelle technique dite « <strong>de</strong> flottaison», permettent à Mc Combie<br />

Young et coll. (1926), aux In<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> découvrir un assez grand nombre <strong>de</strong> <strong>la</strong>rves <strong>de</strong> P. papatasi dans<br />

<strong>de</strong>s échantillons <strong>de</strong> terre prélevés dans le voisinage <strong>de</strong>s habitations humaines. Shortt et coll. (1930-1932)<br />

emploient <strong>la</strong> même technique en Assam ; ils découvrent <strong>de</strong> nombreuses <strong>la</strong>rves, à divers sta<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> P. argentipes,<br />

à l’intérieur et autour <strong>de</strong>s maisons, à 12 cm <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur, dans un sol riche en matières organiques.<br />

Smith et coll. (1936) trouvent plus abondantes les <strong>la</strong>rves <strong>de</strong> cette même espèce, lorsque le sol est meuble,<br />

à moins <strong>de</strong> 20 m. <strong>de</strong>s habitations humaines. Ils découvrent, en outre, les <strong>la</strong>rves <strong>de</strong> P. papatasi, P. shorti,<br />

P. squamipleuris et <strong>de</strong> P. babu.<br />

En Italie, Jerace (1939) trouve <strong>de</strong>s <strong>la</strong>rves dans <strong>de</strong>s détritus divers à <strong>la</strong> base <strong>de</strong> vieux murs.<br />

Wanson (1942), au Congo Kinshasa, recueille <strong>de</strong>s pupes <strong>de</strong> quatre espèces (P. africanus, P. schwetzi,<br />

P. squamipleuris et P. wansoni), dans le sol près <strong>de</strong>s <strong>la</strong>trines.<br />

Najera (1946), en Espagne, recueille <strong>de</strong>s <strong>la</strong>rves dans 14 <strong>de</strong> 130 échantillons <strong>de</strong> débris ramassés le<br />

long <strong>de</strong>s rues <strong>de</strong> Madrid.<br />

En Turkménie, Petrishcheva et coll. (1935-1949) obtiennent <strong>de</strong>s sta<strong>de</strong>s immatures <strong>de</strong> lieux très divers :<br />

nids <strong>de</strong> tortue, terriers <strong>de</strong> mammifères, excrétats secs <strong>de</strong> petits animaux domestiques, feuilles et débris<br />

végétaux, nids <strong>de</strong> gerbilles, nids d’oiseaux, etc. A Sébastopol, ce même auteur, avec Izyumskaya (1941)<br />

font triturer 6 tonnes <strong>de</strong> terre ; sur 965 échantillons prélevés, 28 contenaient un total <strong>de</strong> 61 <strong>la</strong>rves et<br />

91 nymphes. <strong>Les</strong> résultats <strong>de</strong> telles recherches ne compensent pas, on le conçoit, <strong>la</strong> perte <strong>de</strong> temps et les<br />

dépenses engagées. Plu5 <strong>de</strong> 40% <strong>de</strong>s <strong>la</strong>rves et nymphes recueillies à cette occasion provenaient du sol<br />

<strong>de</strong>s maisons et <strong>de</strong>s abris d’animaux : 32x, <strong>de</strong>s craquelures du sol et <strong>de</strong>s terriers <strong>de</strong> rongeurs et 18x,<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ssous les pierres, à <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s murs.<br />

Dans le Nouveau Mon<strong>de</strong>, Ferreira et coll. (1938) trouvent les premiers, au Brésil, quelques <strong>la</strong>rves<br />

à <strong>la</strong> base d’un arbre. Pifano (1941) au Venezue<strong>la</strong>, Hertig (1942) au Pérou, Forattini (1954), Deane &<br />

Deane (1957), Sherlock (1962) au Brésil et Hanson (1961) à Panama, recueillent <strong>de</strong>s formes préimaginales<br />

dans <strong>de</strong>s lieux très divers, Hanson notamment indique 7 types d’habitat <strong>la</strong>rvaire dans lesquels 2 219 <strong>la</strong>rves<br />

et nymphes ont été récoltées. Sur ce nombre, 2 123 individus proviennent <strong>de</strong> <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s arbres, dans <strong>la</strong><br />

partie abritée, entre les arcs-boutants, grands ou petits.<br />

Dans <strong>la</strong> <strong>région</strong> <strong>éthiopienne</strong> les gîtes <strong>de</strong> reproduction sont aussi très divers. On verra, pour chaque<br />

espèce, au chapitre 6, les gîtes connus.<br />

Dans les steppes <strong>de</strong> l’Asie centrale, les terriers <strong>de</strong> Rhombomys opimus offrent les meilleures conditions<br />

pour <strong>la</strong> reproduction <strong>de</strong>s Phlébotomes. On connaît un exemple <strong>de</strong> chambre, située à 1,20 m <strong>de</strong><br />

profon<strong>de</strong>ur qui contenait 500 <strong>la</strong>rves et nymphes vivant aux dépens <strong>de</strong> déjections animales (Dergacheva,<br />

1967). <strong>Les</strong> lieux <strong>de</strong> reproduction servent également d’abris et <strong>de</strong> gîtes d’hibernation dans les pays tempérés.<br />

3.1.4. NUTRITION ET DÉVELOPPEMENT LARVAIRE<br />

La vie préimaginale <strong>de</strong>s Phlébotomes passe obligatoirement par quatre sta<strong>de</strong>s <strong>la</strong>rvaires et un sta<strong>de</strong><br />

nymphal. De l’œuf sort une <strong>la</strong>rve minuscule qui se nourrit jusqu’à son complet développement. La mue<br />

s’effectue et <strong>la</strong> <strong>la</strong>rve passe au IIe sta<strong>de</strong> <strong>la</strong>issant une exuvie <strong>la</strong>rvaire. Cette nouvelle <strong>la</strong>rve, déjà plus grosse,<br />

se développe à son tour et l’on obtient une secon<strong>de</strong> mue et ainsi <strong>de</strong> suite jusqu’au sta<strong>de</strong> nymphal qui<br />

représente <strong>la</strong> Ve et <strong>de</strong>rnière phase avant l’éclosion <strong>de</strong> l’adulte.<br />

<strong>Les</strong> <strong>la</strong>rves <strong>de</strong> Phlébotomes se dép<strong>la</strong>cent en rampant comme les chenilles et s’immobilisent lorsqu’elles<br />

sont dérangées.<br />

Elles cheminent dans le substrat à différentes profon<strong>de</strong>urs, choisissant, selon leur âge, le milieu<br />

plus ou moins humi<strong>de</strong>.<br />

<strong>Les</strong> <strong>la</strong>rves <strong>de</strong> ler sta<strong>de</strong> aiment, sans être submergées, le contact <strong>de</strong> l’eau. Dans les chambre d’élevage<br />

elles choisissent toujours le niveau le plus bas et remontent graduellement au fur et à mesure <strong>de</strong>s passages<br />

aux sta<strong>de</strong>s suivants. Elles se nourrissent <strong>de</strong> matières organiques en décomposition ou <strong>de</strong> végétaux <strong>de</strong>sséchés

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