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Les phlébotomes de la région éthiopienne (Diptera, Psychodidae)

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34 LES PHLÉBOTOMES DE LA RÉGION ÉTHIOPIENNE<br />

Poursuivant leurs travaux avec <strong>de</strong> nouveaux col<strong>la</strong>borateurs, ces auteurs montraient, en 1930, et<br />

conkmaient en 1931, que P. perniciosus s’infecte facilement, dans les conditions naturelles, sur <strong>de</strong>s chiens<br />

atteints <strong>de</strong> leishmaniose viscérale et que l’agent <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die se comporte, dans le tube digestif <strong>de</strong> l’insecte,<br />

tout comme les autres agents leishmaniens (L. donovani et L. tropica) ; il tend manifestement à envahir<br />

les premiers segments <strong>de</strong> ce tube digestif et à s’écarter <strong>de</strong> l’intestin postérieur, c’est-à-dire à se p<strong>la</strong>cer<br />

dans une situation favorable à <strong>la</strong> transmission <strong>de</strong> l’infection.<br />

Par <strong>la</strong> suite, Adler & Theodor (1930-1931) obtenaient l’infection <strong>de</strong> P. perniciosus avec Leishmania<br />

infantum, agent du Ka<strong>la</strong>-Azar méditerranéen. Ils pouvaient considérer cette espèce comme l’agent principal<br />

<strong>de</strong> transmission <strong>de</strong> <strong>la</strong> leishmaniose viscérale en Sicile.<br />

Aux In<strong>de</strong>s et en Chine, une série <strong>de</strong> chercheurs : Knowles, Napier & Smith (1924), Christophers,<br />

Shortt & Barraud (1925-1926), Hindle & Patton (1927-1928-1931) démontraient le rôle <strong>de</strong> P. argentipes<br />

et <strong>de</strong> P. chinensis dans <strong>la</strong> transmission <strong>de</strong> L. donovani agent du Ka<strong>la</strong>-Azar asiatique.<br />

En 1941, Parrot et coll. observaient l’infection naturelle <strong>de</strong> P.perniciosus et <strong>de</strong> P. longicuspis capturés<br />

dans un chenil abritant <strong>de</strong>s chiens atteints <strong>de</strong> leishmaniose généralisée. Ils considéraient P. Zongicuspis<br />

comme un agent propagateur <strong>de</strong> <strong>la</strong> leishmaniose méditerranéenne en Afrique du Nord.<br />

En Amérique du Sud où sévit <strong>la</strong> leishmaniose forestière américaine, <strong>de</strong>s recherches entreprises<br />

par Coutinho, Pessoa, Pestana (1940-1941), Forattini (1953-1954), Forattini & Santos (1952-1955),<br />

permirent à ces auteurs <strong>de</strong> conclure au rôle probable que doivent jouer P. pessoai, P. migonei, P. whitmani<br />

et P. intermedius dans <strong>la</strong> transmission <strong>de</strong> cette affection..<br />

De même, Deane & Deane (1954-1955) considèrent P. Zongipalpis comme vecteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> leishmaniose<br />

viscérale dans certaines zones endémiques <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> Céara et P. whitmani et P. migonei comme vecteur<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> leishmaniose cutanéo-muqueuse.<br />

A Panama, Johnson, McConnell & Hertig (1963) reconnaissent l’infection naturelle <strong>de</strong> P. gomezi,<br />

P. panamensis, P. sanguinarius, P. shannoni, P. trapidoi, P. ylephyletor et P. longipalpis, par <strong>de</strong>s formes<br />

Leptomanas. Ces espèces piquent l’homme et les individus infectés proviennent <strong>de</strong>s <strong>région</strong>s où <strong>la</strong> leishmaniose<br />

est endémique.<br />

Parrot & Gougis (1943) trouvant une espèce anthropophile : P. duboscqi, dans une zone d’endémie<br />

du Bouton d’Orient, accusent cette espèce <strong>de</strong> transmettre cette leishmaniose au Niger. Plus tard, Larivière<br />

& coll. (1961), se basant sur <strong>de</strong>s faits épidémiologiques, pensent également que cette espèce est,<br />

en Afrique Occi<strong>de</strong>ntale, le vecteur principal <strong>de</strong> <strong>la</strong> leishmaniose cutanée.<br />

Au Kénya, Heisch & coll. (1956) signalent un nouveau Phlébotome : P. garnhami, susceptible <strong>de</strong><br />

s’infecter sur <strong>de</strong>s lésions contenant d’abondantes leishmanies. Plus récemment Minter & Wijers (1963)<br />

pensent que P. martini est le principal vecteur du Ka<strong>la</strong>-Azar dans cette <strong>région</strong> avec P. celiae et P. vansomerenae.<br />

Hoogstraal & Heyneman (1969), après <strong>de</strong> nombreuses recherches et expériences <strong>de</strong> transmission,<br />

considèrent P. orientalis comme vecteur du Ka<strong>la</strong>-Azar dans le Soudan occi<strong>de</strong>ntal.<br />

Si l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> transmission <strong>de</strong>s leishmanioses par les Phlébotomes a fait l’objet <strong>de</strong> nombreux<br />

travaux, <strong>la</strong> liste, déjà longue, <strong>de</strong>s espèces jouant un rôle certain ou probable n’est pas encore close. En<br />

Afrique Occi<strong>de</strong>ntale le rôle <strong>de</strong> P. duboscqi reste à démontrer. En Guyane française, P. anduzei et P. guyanensis<br />

sont soupconnés <strong>de</strong> transmettre <strong>la</strong> leishmaniose forestière ; ils piquent l’homme et abon<strong>de</strong>nt dans<br />

l’intérieur du territoire où l’on rencontre <strong>de</strong> nombreux cas <strong>de</strong> leishmaniose. Leur rôle reste également<br />

à démontrer.<br />

3.4.3. « LA VERRUGA » PÉRWIENNE<br />

La « verruga » péruvienne ou sa forme grave, <strong>la</strong> fièvre <strong>de</strong> Oroya, ou ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong> Carrion, est une<br />

affection qui sévit dans les vallées <strong>de</strong>s An<strong>de</strong>s péruviennes, à diverses altitu<strong>de</strong>s al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> 800 à 3 000 m.<br />

Son agent étiologique Bartonel<strong>la</strong> bacilliformis peut être inoculé par P. verrucarum, P. peruensis et<br />

P. noguchii.<br />

Townsend (1913) fut le premier à incriminer les Phlébotomes comme vecteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die et<br />

plus tard, en 1929, Noguchi & coll. réussirent à transmettre cette affection au singe en inocu<strong>la</strong>nt un broyat<br />

<strong>de</strong> Phlébotomes. Par <strong>la</strong> suite, Hertig (1937-1939-1942) put transmettre à son tour <strong>la</strong> verruga péruvienne à<br />

<strong>de</strong>s singes par piqûre <strong>de</strong> plusieurs P. verrucarum, naturellement et expérimentalement infectés.

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