DESCRIPTION DES ESPÈCES DE LA RÉGION ÉTHIOPIENNE 157 Répartition géographique (p. 268) : P. cly<strong>de</strong>i a une répartition très étendue ; on le rencontre aux In<strong>de</strong>s où il est commun dans les p<strong>la</strong>ines du Waziristan. En Afrique son domaine va du Kénya au Sahara occi<strong>de</strong>ntal en passant par l’Ethiopie, le Soudan, l’Afrique occi<strong>de</strong>ntale et le Sahara central. Ecologie : P. cly<strong>de</strong>i présente une assez gran<strong>de</strong> ubiquité écologique ; à Béni-Ounif-<strong>de</strong>-F&@ (At<strong>la</strong>s saharien), il vit dans les terriers <strong>de</strong> rongeurs non loin <strong>de</strong>s habitations humaines (Parrot & Durand-De<strong>la</strong>cre, 1948). Au Kénya, sur 4 516 captures <strong>de</strong> P. @<strong>de</strong>i, 3 172 provenaient <strong>de</strong> terriers habités, 729 <strong>de</strong> terriers abandonnés, 229 <strong>de</strong>s termitières et 201 <strong>de</strong>s habitations humaines (Heisch, 1956). Au Soudan où il est très <strong>la</strong>rgement réparti, on le rencontre aussi bien dans les <strong>région</strong>s habitées qu’inhabitées, près <strong>de</strong>s rivières et loin <strong>de</strong> celles-ci. Il a été capturé dans les terriers <strong>de</strong> Vulpespallida et <strong>de</strong> Gerbil<strong>la</strong>pygarius (Lewis & Kirk, 1939). Au Nord Tchad il habite les terriers d’Acomys (R~OUX). Au Sénégal nous l’avons capturé presque toute l’année sur les murs intérieurs <strong>de</strong> 1’Ecole <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> Dakar (fig. 6), dans un terrier <strong>de</strong> Xerus erythropus et <strong>la</strong> nuit, au piège lumineux. En Haute-Volta, il a été pris souvent dans les moustiquaires-pièges, sous les tentes d’un campement et quelquefois dans les cases. Au Soudan, P. cly<strong>de</strong>i est l’une <strong>de</strong>s quatre espèces les plus communes <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>région</strong> forestière et <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges ; à Ma<strong>la</strong>kal il a été trouvé en grand nombre sur les murs du <strong>la</strong>boratoire, notamment d’octobre à janvier (Hoogstraal et Heyneman, 1969). Epidémiologie : Sous l’angle trophique P. cly<strong>de</strong>i paraît également très polyvalent ; il pique l’homme au Kénya (Heisch) ; du sang <strong>de</strong> mammifère~a été décelé chez lui, au Soudan, par le test <strong>de</strong>s précipitines (Lewis & Kirk, 1939). Il se nourrit sur le chien, à Kankyia, Nigéria (Bruce, McMil<strong>la</strong>n, 1957). Il a été capturé alors qu’il piquait l’homme sur <strong>de</strong>s termitières (Wijers 1963). Il pique les lézards et l’homme mais n’est pas considéré comme vecteur <strong>de</strong> Ka<strong>la</strong>-Azar au Soudan (Dietlein, 1964). A Djibouti-oh il est fréquent toute l’année, surtout au printemps, il pique le Gecko mais ne pique pas l’homme (Parrot & Martin, 1944). Dans le Sahara occi<strong>de</strong>ntal on a noté une très nette anthropophilie (Durand-De<strong>la</strong>cre & Memin, 1953), <strong>de</strong> même au Soudan où on l’a surpris cinq fois en train <strong>de</strong> piquer l’homme (Kirk & Lewis, 1947). Au Nord-Tchad il a été capturé gorgé sous une moustiquaire aux environs d’Abéché (Rioux, 1961). Au Sénégal, nous ne l’avons jamais vu piquant l’homme, par contre nous avons plusieurs fois nourri <strong>de</strong>s femelles sur le Gecko. Au Soudan, à Paloich, dans <strong>la</strong> <strong>région</strong> forestière, cette espèce constituait 2 à 4% <strong>de</strong>s Phlébotomes piquant l’homme en février et en mars 1963 (Hoogstraal & Heyneman, 1969). PHZEBOTOMUS (SERGENTOMYIA) DIAPAGAI ABONNENC Arch. Imt. Pasteur Algérie, 1962, 40, 220-224 Localité type : Haute-Volta, subdivision <strong>de</strong> Diapaga, 5 mâles et 1 femelle, dans un trou <strong>de</strong> rocher à Tansarga, lm juillet 1961 (M. C. Ouedraogo). Holotype mâle no 1761 (11) et allotype femelle no 1761 (7) déposés dans les collections <strong>de</strong> l’Institut Pasteur d’Algérie (Alger). Matériel examiné : 5 mâles et 1 femelle. Diagnose : Cette espèce, dont les <strong>de</strong>ux sexes sont morphologiquement comparables, peut être comprise dans le groupe <strong>de</strong>s Sintonius à fémurs armés : P. afjnis Theodor, 1933 et sa variété vorax Parrot, 1948 ; P. wansoni Parrot, 1938 ; P. calcaratus Parrot, 1948 ; P. herol<strong>la</strong>ndi Abonnent, 1960. Elle est cependant bien différente <strong>de</strong> ces quatre espèces, notamment par <strong>la</strong> structure du cibarium et du pharynx postérieur. Mâle (dimensions moyennes entre parenthèses). Taille = 2,35-2,71 mm (2,54 mm). Patte postérieure = 2,86 mm ; les fémurs postérieurs présentent chacun une rangée <strong>de</strong> 10-14 épines courtes les femurs antérieurs, une ran ée <strong>de</strong> 5-7 épines (fig. 69 E). Antenne, longueur du segment III = 0,19-0,20 mm. Rapport AIII/E = 1 ; III < IV + t. Formule antennaire : l./III-XV. Labre-épipharynx = 0,174-0,189 mm (0,181 mm). Pulpe, formule: l-2-4-3-5. Longueur re<strong>la</strong>tive moyenne <strong>de</strong> chaque segment, du le’ au Se = 1 - 2,4 - 4,5 - 3,8 - 7,2. Cibarium (fig. 69 F) armé <strong>de</strong> 2 rangées <strong>de</strong> 8-12 <strong>de</strong>nts, légèrement convexe vers l’arrière ; les <strong>de</strong>nts postérieures sont courtes et fortes et convergent <strong>de</strong>s bords vers le centre; les <strong>de</strong>nts antérieures sont un peu plus courtes et convergent aussi très légèrement. Pas <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ge pi mentée visible. Pharynx postérieur nu, inerme. Aile, longueur = 1,49- 1,71 mm, <strong>la</strong>rgeur = 0,38-O& mm (0,41 mm). k apport Iongueur/k.rgeur = 3,4-4,l; indice a<strong>la</strong>ire = 0,5-46; <strong>de</strong>lta = + O,lO-+ 0,068 mm. Sixième tergite abdominal volumineux, beaucoup plus grand que le Se. Génital& coxite = 0,270- 11
158 LES PHLÉBOTOMES DE LA RÉGION ÉTHIOPIENNE 0,297 mm (0,276 mm) ; style = 0,127-0,146 mm (0,138 mm), portant 4 épines dont 2 sont terminales et les 2 autres subterminales. Paramdre = 0,192-0,220 mm (0,207 mm). Lobe <strong>la</strong>téral = 0,258 mm-4270 mm (0,260 mm). Rapport PG = 3,7-4,2-(4). Femelle. FG/ Taille = 2,67 mm. Patte postérieure = 2,80 mm ; les fémurs antérieurs et postérieurs présentent chacun 5 cicatrices d’épines. Antenne, longueur du segment III = 0,154 mm. Rapport AIII/E = 0,87 ; AI11 < IV + V. Formule antemraire : 2/III-KV. Labre-épipharynx = OJ.77 mm. Palpe, formule : l-2-4-3-5 ; longueur re<strong>la</strong>tive <strong>de</strong> chaque segment, du le: au 5e : 1 - 3 - 5,7 - 5 - 9,8. Ciburium (fig. 69 1) muni d’une rangée <strong>de</strong> 14 <strong>de</strong>nts postérieures fortes, disposees suivant une l$ne convexe vers l’arrière. <strong>Les</strong> <strong>de</strong>nts <strong>la</strong>térales bien plus fortes que les médianes, convergent vers ces <strong>de</strong>rnières ; une <strong>de</strong>uxieme rangée <strong>de</strong> 13 <strong>de</strong>nts courtes en avant, près <strong>de</strong> <strong>la</strong> racine <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nts postérieures. P<strong>la</strong>ge pigmentée à peine visible sous <strong>la</strong> forme d’un léger nuage central. Pharynx postérieur nu. Aile, longueur = 1,74 mm ; 1aS eUr = 0,47 mm. Rapport longueur/<strong>la</strong>rgeur = 3,6 ; indice a<strong>la</strong>ire = 0,74 ; <strong>de</strong>lta = 0,097 mm. Spermathèques formees <strong>de</strong> H 1 anneaux assez réguliers. Répartition géographique (p. 263) : Une seule répartition connue : Diapaga, Tansarga (Haute-Volta). FIGURE 69 A-B-G-D-E-G, P. calcaratus; F-I, P. diapagai; J, P. adami; H, P. heroZZandi; K, P. thomsoni; L-M, P. cZa.Qrieri. A-D-F-G-H-I-J-K-L-M, pharynx et cibarium ; B, 4e segment <strong>de</strong> l’antenne ; C, genitalia o’ ; E, fémurs antérieur et postérieur.