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Les phlébotomes de la région éthiopienne (Diptera, Psychodidae)

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GÉNÉRALITÉS 23<br />

Dès leur naissance, pour manifester leur activité, les adultes doivent quitter le lieu obscur, humi<strong>de</strong><br />

et tempéré dans lequel, à l’état <strong>la</strong>rvaire et nymphal, ils ont trouvé non seulement le milieu nutritif idéal,<br />

mais aussi une protection efficace contre les influences météorologiques défavorables.<br />

Après l’accouplement, les femelles livrées à elles-mêmes et poussées par l’instinct <strong>de</strong> <strong>la</strong> reproduction<br />

recherchent l’hôte vertébré sur lequel elles doivent puiser le sang nécessaire à <strong>la</strong> maturation <strong>de</strong>s œufs.<br />

Cette recherche peut les entraîner plus ou moins loin <strong>de</strong> leur lieu <strong>de</strong> naissance.<br />

<strong>Les</strong> espèces qui piquent l’homme <strong>de</strong> préférence, se dirigent vers les habitations humaines, mais elles<br />

peuvent, le cas échéant, être arrêtées dans leur course par un hôte occasionnel (chien, chat, poule, etc.)<br />

vivant à proximité <strong>de</strong> l’homme.<br />

Une fois repues, elles peuvent, si les circonstances sont favorables, rester sur p<strong>la</strong>ce ou effectuer un<br />

autre dép<strong>la</strong>cement en quête d’un gîte <strong>de</strong> repos remplissant les conditions nécessaires à <strong>la</strong> digestion et à <strong>la</strong><br />

maturation <strong>de</strong>s œufs. Ce gîte <strong>de</strong> repos ne sera que temporaire, car, pressées par <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> <strong>la</strong> ponte,<br />

nos femelles seront en quête d’un nouveau milieu répondant aux mêmes conditions que celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> nais-<br />

sance.<br />

L’habitat <strong>de</strong>s Phlébotomes est donc conditionné par <strong>de</strong> nombreux facteurs qui peuvent les amener<br />

à se dép<strong>la</strong>cer sur <strong>de</strong>s distances plus ou moins longues.<br />

P. papatasi, par exemple, qui est essentiellement anthropophile, fréquente, en Afrique du Nord,<br />

les lieux habités par l’homme ou les animaux domestiques, mais il pique aussi volontiers les oiseaux,<br />

poules et pigeons, que l’homme (Parrot, 1922). Par contre, P. minutusparroti qui, dans les mêmes <strong>région</strong>s,<br />

se nourrit sur les animaux à sang froid, se trouve en abondance dans les masures abandonnées et désertes<br />

<strong>de</strong>puis longtemps, aussi bien que dans les maisons habitées.<br />

P. schwetzi, qui pique indifféremment l’homme et les animaux à sang froid, fréquente les habitations<br />

humaines aussi bien que les terriers, les anfractuosités d’arbres ou <strong>de</strong> rochers, dans les <strong>région</strong>s <strong>de</strong> savanes<br />

et <strong>de</strong> forêts.<br />

Dans <strong>la</strong> <strong>région</strong> <strong>éthiopienne</strong> les gîtes <strong>de</strong> reproduction ou « breeding p<strong>la</strong>ces » sont divers ; caves sombres<br />

et humi<strong>de</strong>s, <strong>la</strong>trines, douches, cases en pisé, tas <strong>de</strong> pierres, <strong>de</strong> briques, <strong>de</strong> tuiles, cavernes, grottes, murs<br />

en pierre, fossés et rives <strong>de</strong>s cours d’eau, arbres creux, termitières. <strong>Les</strong> fentes et les fissures dans le sol<br />

<strong>de</strong>sséché et les terriers d’animaux sont les gîtes <strong>de</strong> prédilection <strong>de</strong>s Phlébotomes dans les <strong>région</strong>s ari<strong>de</strong>s.<br />

En résumé, l’habitat <strong>de</strong>s Phlébotomes est conditionné par trois besoins vitaux intimement liés :<br />

1) Un hôte vertébré sur lequel doivent obligatoirement se nourrir les femelles ;<br />

2) Un lieu obscur, humi<strong>de</strong> et tempéré dans lequel s’effectue <strong>la</strong> ponte et oh les jeunes <strong>la</strong>rves sont à<br />

l’abri <strong>de</strong>s prédateurs et <strong>de</strong>s influences extérieures ;<br />

3) Un milieu nutritif <strong>la</strong>rvaire idéal,<br />

Il est évi<strong>de</strong>nt que les espèces gravitant autour <strong>de</strong> l’homme trouvent presque toujours, à proximité<br />

<strong>de</strong> celui-ci, les conditions requises pour satisfaire aux besoins <strong>de</strong> <strong>la</strong> reproduction, puisque l’élément essentiel,<br />

l’eau, est également indispensable à l’homme.<br />

En rase campagne et dans les pays où sévit une saison sèche très longue et rigoureuse (<strong>région</strong>s tro-<br />

picales ari<strong>de</strong>s et désertiques) où les points d’eau sont peu fréquents et souvent très éloignés les uns <strong>de</strong>s<br />

autres, les Phlébotomes sont plus rares et ne peuvent s’aventurer bien loin <strong>de</strong> leur lieu <strong>de</strong> naissance. Ils<br />

habitent alors <strong>de</strong>s refuges bien définis d’où ils ne sortent qu’aux heures fraîches <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit, pour manifester<br />

leur activité.<br />

Dans ce cas, les terriers <strong>de</strong> petits rongeurs, les anfractuosités <strong>de</strong>s arbres et les termitières jouent<br />

un très grand rôle pour <strong>la</strong> conservation <strong>de</strong>s espèces.<br />

Dans les pays <strong>de</strong> climat équatorial, où <strong>la</strong> saison <strong>de</strong>s pluies s’étend sur une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> l’année,<br />

les Phlébotomes sont en général plus nombreux et on les rencontre plus fréquemment. Ils trouvent, dans<br />

un <strong>de</strong>gré d’humidité élevé et constant, sous <strong>de</strong>s températures variant peu, un milieu favorable à leur acti-<br />

vité ; l’abondance <strong>de</strong>s matières organiques en décomposition, <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong>s abris pouvant servir <strong>de</strong> gîtes<br />

<strong>de</strong> reproduction leur offrent les meilleures conditions pour un développement accéléré.<br />

Dans les forêts <strong>de</strong>nses <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone équatoriale américaine et africaine, où <strong>la</strong> température moyenne se<br />

maintient presque toujours entre 20 et 300 C, nous avons observé <strong>de</strong>s Phlébotomes pendant toute l’année.<br />

Rares au voisinage <strong>de</strong>s agglomérations, ils se cantonnent dans l’intérieur <strong>de</strong>s forêts ombrophiles.<br />

Un autre type d’habitat qui réunit dans ces vastes forêts toutes les conditions pour permettre le<br />

développement complet <strong>de</strong>s Phlébotomes, sans qu’ils aient à se dép<strong>la</strong>cer, est constitué par les grands arbres<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt dont <strong>la</strong> base du fût s’étend en <strong>de</strong> <strong>la</strong>rges contreforts formant <strong>de</strong>s cavités profon<strong>de</strong>s et obscures<br />

dans lesquelles s’accumulent <strong>de</strong>s débris organiques végétaux et animaux. Le long du tronc, les écorces à

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