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Les phlébotomes de la région éthiopienne (Diptera, Psychodidae)

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DESCRIPTION DES ESPÈCES DE LA RÉGION ÉTHIOPIENNE 115<br />

PHLEBOTOMUS (PHLEBOTOMUS) LONGIPES PARROT & MARTIN<br />

Arch. Inst. Pasteur Algérie., 1939, 17 (l), 143-156<br />

Localité type :<br />

Addis-Abeba (Ethiopie), 896 mâles et 642 femelles, ll-XII-1937, ler-VI-1938. Le type est déposé<br />

dans les collections <strong>de</strong> l’Institut Pasteur d’Algérie à Alger.<br />

Matériel examiné :<br />

Mâles et femelles d’Addis-Abeba.<br />

Diagnose :<br />

Le mâle diffère <strong>de</strong>s autres représentants du groupe major à fourreau pénien pourvu d’une pointe<br />

unique (P. longicuspis, P. <strong>la</strong>ngeroni, P. orientalis) par <strong>la</strong> taille plus gran<strong>de</strong>, <strong>la</strong> brièveté du fourreau pénien<br />

et enlin par <strong>la</strong> forme générale <strong>de</strong>s paramères. La femelle, plus difficile à i<strong>de</strong>ntitïer, a pour caractères dis-<br />

tinctifs : <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>la</strong> patte postérieure (5,3-5,8 mm), notablement plus gran<strong>de</strong> que celle <strong>de</strong> toutes les<br />

espèces appartenant à ce groupe ; <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>rité du diamètre du conduit <strong>de</strong> <strong>la</strong> spermathèque et <strong>la</strong> brièveté<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> di<strong>la</strong>tation terminale, ce qui <strong>la</strong> sépare à <strong>la</strong> fois <strong>de</strong> P. major, <strong>de</strong> P. ariasi et <strong>de</strong> P. <strong>la</strong>ngeroni.<br />

Mâle (fig. 43 A-G).<br />

Taille = 2,7-2,8 mm. Patte postérieure = 4,7-4,8 mm. Antenne, segment III = 0,40-0,52 mm > IV + V ; formule<br />

antennaire : 2/III-VII et l/VIII-XV; AIII/E = 1,3. Labre-épipharynx = 0,30-0,34 mm. Palpe, longueur totale = 0,84 mm ;<br />

formule : l-4-2-3-5 ; les segments sont entre eux comme : l-3,6-4-3-5,2. Cibarium inerme. Pharynx posterieur pourvu <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>nticu<strong>la</strong>tions fines disposées en rangees presque régulières, légèrement obliques d’avant en arrière et <strong>de</strong> <strong>de</strong>hors en <strong>de</strong>dans.<br />

Aile, longueur = 2,5-3 mm ; indice a<strong>la</strong>ire = 2-2,7 ; <strong>de</strong>lta = + 0,20-0,28 mm. Génitalia du type major; coxite = ?,37-<br />

0,44 mm ; style = 0,20-0,24 mm, avec 5 épines longues : 1 antéro-externe, insérée un peu au-<strong>de</strong>ssus du milieu <strong>de</strong> l’artrcle ;<br />

2 internes insérées sur une forte apophyse un peu au-<strong>de</strong>ssous du milieu <strong>de</strong> l’article, 2 apicales. Paramère = 0,23-0,27 mm<br />

retroussé vers le haut dans sa partie distale, avec un rétrécissement submédian marqué. Fourreau pénien = 0,13-0,16 mm;<br />

fi<strong>la</strong>ments génitaux = 0,52 mm ; rapport FG/PG = 3,6. Lobe <strong>la</strong>téral = 0,37-0,45 mm.<br />

Femelle (fig. 43 J).<br />

Taille = 2,7-3,2 mm ; patte postérieure = 5,32-5,83 mm. Antenne, segment III = 0,40-0,43 mm > IV + V ;<br />

AIII/E = 1; formule 2/111-XV. Palpe, longueur totale = 1,16 mm; formule: l-2-4-3-5; les segments sont entre eux<br />

comme : l-3,7-4,2-3,6-7,8. Labre-épipharynx = 0,36-0,40 mm. Cibarium inerme ; pharynx postérieur portant dans sa<br />

partie postérieure <strong>de</strong> nombreuses <strong>de</strong>nticu<strong>la</strong>tions punctiformes, fines, un peu plus grosses que celles du mâle, disposées en<br />

rangées presque régulières. Aile, longueur = 3-3,4 mm, <strong>la</strong>rgeur = 0,89-0,99 mm ; indice a<strong>la</strong>ire = 1,85-2,8 ; <strong>de</strong>lta =<br />

+ 0,28 mm. Spermathèques du type major, à 12-14 segments, avec un « col » re<strong>la</strong>tivement long.<br />

Répartition géographique (p. 259) :<br />

Ethiopie : Addis-Abéba (Parrot & Martin, 1939).<br />

Soudan : Gilo, monts Imatong, altitu<strong>de</strong> 1 950 m (Kirk & Lewis, 1947).<br />

Kénya : Ouest du <strong>la</strong>c Naivasha, altitu<strong>de</strong> 1 900 m, dans une grotte, mars 1963 (Minter, 1964).<br />

Ecologie :<br />

R. Martin (1939) a eu l’occasion d’étudier <strong>la</strong> biologie <strong>de</strong> cette espèce. Nous résumons ici ses<br />

observations.<br />

P. longipes était en 1939, l’espèce dominante (97,6x) <strong>de</strong>s Phlébotomes capturés à Addis-Abéba.<br />

Cette localité est située dans une vaste forêt d’Eucalyptus sur un terrain acci<strong>de</strong>nté, à 2 350 m d’altitu<strong>de</strong>, où<br />

serpentent quelques ruisseaux permanents, grossis pendant <strong>la</strong> saison <strong>de</strong>s pluies. Ce Phlébotome se rencontre<br />

toute l’année ; cependant sa fréquence est inégale suivant les saisons. Vers <strong>la</strong> fin du mois <strong>de</strong> mars, ils<br />

<strong>de</strong>viennent, en quelques jours, nombreux et agressifs et le <strong>de</strong>meurent jusqu’au début <strong>de</strong> <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> saison<br />

<strong>de</strong>s pluies ; pendant cette pério<strong>de</strong> d’activité, on observe <strong>de</strong> nombreuses femelles gorgées ou gravi<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s<br />

couples en copu<strong>la</strong>tion. Au mois <strong>de</strong> juin, dès le début <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s pluies, le nombre <strong>de</strong>s Phlébotomes décroît<br />

brusquement, ils <strong>de</strong>viennent bien moins agressifs, les piqûres sont rares. Dès <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s pluies, au début<br />

octobre, les Phlébotomes réapparaissent et reprennent leur activité. Aux premiers froids, début décembre,<br />

cette activité décroît progressivement.<br />

En hiver les Phlébotomes sont rares et peu actifs ; ils sont engourdis, ne piquent qu’exceptionnel-<br />

lement, leur vol est moins rapi<strong>de</strong> et <strong>de</strong> portée plus courte. Cependant si <strong>la</strong> température s’élève, on trouve<br />

dans le pou<strong>la</strong>illier. quelques femelles gorgées.<br />

<strong>Les</strong> femelles à jeun sont attirées par <strong>la</strong> lumière ; les femelles gorgées recherchent les endroits sombres<br />

et humi<strong>de</strong>s. <strong>Les</strong> mâles sont attirés par une lumière atténuée et franchement repoussés par une lumière<br />

très vive.<br />

P. longipes s’attaque à l’homme ; <strong>la</strong> piqûre est douloureuse, elle a lieu le plus souvent après le coucher

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