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LECTURE ANALYTIQUE (textеs des écrivains français du XIXe siècle)

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Deux mois plus tard, au jour de l’an 1820, l’avare demande avoir, comme<br />

chaque année, l’or de sa fille. Quand il apprend qu’elle s’en est dépossédée, fou<br />

furieux, il l’enferme dans sa chambre au pain sec et à l’eau. Bouleversée par les<br />

émotions, Madame Grandet s’alite pour ne plus se relever. Elle meurt deux ans<br />

plus tard. Cependant, Grandet, par crainte de voir lui échapper l’héritage de sa<br />

femme reconcilie avec sa fille. Eugénie lui abandonne la succession et vit à ses<br />

côtés en veillant sur lui. Elle attend en vain <strong>des</strong> nouvelles de Charles qui n’écrit<br />

pas. L’avare initie sa fille à ses affaires, et son vice devient une véritable<br />

maladie. II meurt à la fin de 1827.<br />

Un jour, arrive enfin une lettre de Charles, où, hélas, celui-ci annonce à<br />

Eugénie son mariage avec Mademoiselle d’Aubrion qu’il n’aime pas, mais qui<br />

est noble. Malgré sa déception et sa tristesse, Eugénie régie les dettes de son<br />

cousin afin qu’il puisse se marier, lui apprenant <strong>du</strong> même coup combien elle est<br />

riche. Trop tard! Sa vie est brisée. Elle épouse avec indifférence Cruchot de<br />

Bonfons à la condition de ne pas lui appartenir. A la mort de son mari, elle<br />

revient dans la maison Grandet et poursuit une existence solitaire en consacrant<br />

sa fortune aux oeuvres de charité. Elle reprend les habitu<strong>des</strong> de son père, et vit,<br />

malgré sa richesse, comme vivait la pauvre Eugénie Grandet.<br />

VII. Lisez l’extrait <strong>du</strong> roman et faites le résumé (100 mots environ).<br />

La vie de la grande Nanon<br />

La Grande Nanon était peut-être la seule créature humaine capable<br />

d'accepter le <strong>des</strong>potisme de son maître. Toute la ville l’enviait à monsieur et à<br />

madame Grandet. La Grande Nanon, ainsi nommée à cause de sa taille haute de<br />

cinq pieds huit pouces, appartenait à Grandet depuis trente-cinq ans. Quoiqu’elle<br />

n’eût que soixante livres de gages, elle passait pour une <strong>des</strong> plus riches servantes<br />

de Saumur. Ces soixante livres, accumulées depuis trente-cinq ans, lui avaient<br />

permis de placer récemment quatre mille livres en viager chez maître Cruchot.<br />

Ce résultat <strong>des</strong> longues et persistantes économies de la Grande Nanon parut<br />

gigantesque. Chaque servante, voyant à la pauvre sexagénaire <strong>du</strong> pain pour ses<br />

vieux jours, était jalouse d’elle sans penser au <strong>du</strong>r servage par lequel il avait été<br />

acquis.<br />

A l’âge de vingt-deux ans, la pauvre fille n’avait pu se placer chez<br />

personne, tant sa figure semblait repoussante; et certes ce sentiment était bien<br />

injuste: sa figure eût été fort admirée sur les épaules d’un grenadier de la garde,<br />

mais en tout il faut, dit-on, là-propos. Forcée de quitter une ferme incendiée où<br />

elle gardait les vaches, elle vint à Saumur, où elle chercha <strong>du</strong> service, animée de<br />

ce robuste courage qui ne se refuse à rien. Le père Grandet pensait alors à se<br />

marier, et voulait déjà monter son ménage. Il avisa cette fille rebutée de porte en<br />

porte. Juge de la force corporelle en sa qualité de tonnelier, il devina le parti<br />

qu’on pouvait tirer d’une créature femelle taillée en Hercule, plantée sur ses<br />

pieds comme un chêne de soixante ans sur ses racines, forte <strong>des</strong> hanches, carrée<br />

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