LECTURE ANALYTIQUE (textеs des écrivains français du XIXe siècle)

PARTIE III
NATURALISME
I. Lisez le texte consacré au mouvement naturaliste et dégagez ses
traits particuliers et ceux du réalisme, son précurseur.
Le naturalisme
Le naturalisme, en tant que courant littéraire, naît à l’époque de
l’effondrement de la religion, de la disparition du romantisme, de l’affirmation
du progrès de la science. Le darvinisme avec la notion de lutte pour la vie, de la
survivance des plus aptes s’est répandu dans le public. Le progrès scientifique
hante tous les cerveaux. Le naturalisme, c’est la rupture avec le romantisme, la
peinture des «basses classes» et de l’humanité dégradée; c’est la présentation
scientifique et moralisatrice.
L’école naturaliste a groupé les écrivains dont la manière consistait à
dépeindre les personnages de roman aussi exactement que possible, selon une
méthode analogue à celle des sciences naturelles, et à décrire tous les aspects de
la vie, fussent-ils laids ou choquants. Les écrivains naturalistes tâchaient de
soumettre l’art à la nature, cherchant à donner de celle-ci une représentation
exacte, réaliste.
Les écrivains dit naturalistes, se groupent autour de Taine (1828–1893) et
Zola (1840–1902). Taine, critique littéraire, philosophe, historien est le premier
à donner au mot «naturalisme» le sens qu’il prendra dans l’histoire de la
littérature. Zola est considéré, à juste titre, comme chef du courant. Il veut
procéder par la synthèse de la science et de la littérature. Il applique dans ses
livres les théories qui bouleversent les sciences naturelles: le déterminisme, les
lois de la sélection naturelle et de l’hérédité. Il n’est plus question de la fatalité
des anciens. L’action du milieu sur l’individu, les tares transmises de génération
en génération, les facteurs sociaux et biologiques déterminent la vie de l’être
humain et personne ne peut échapper à ces lois. Et si la loi de l’hérédité est le fil
conducteur, la société du Second Empire en sert de cadre.
Appliquant au roman les théories des sciences expérimentales, Zola
considère l’homme comme un être soumis au déterminisme universel: les
sentiments et les caractères sont rigoureusement prédestinés par les lois
analogues à celles qui régissent la biologie et la physiologie, c’est pourquoi le
roman doit se soumettre à la double méthode, celle qu’on applique dans la
science: l’observation qui porte «sur les faits de la nature», et l’expérimentation,
qui en varie les circonstances et les milieux où évolue le personnage, met en
lumière «le mécanisme des faits».
Les frères de Goncourt Edmond (1822–1896) et Jules (1830–1870) font
également partie de ceux qui se groupent autour de Taine et Zola. Leur oeuvre
marque le véritable avènement du naturalisme. Ils manifestent un intérêt
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