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DE LA RECONFIGURATION DES SERVICES DE SANTÉ MENTALE ...

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Bien que la politique de désinstitutionnalisation comporte des aspects positifs, le bilan qu'en<br />

dresse la recherche tend plutôt à en faire ressortir les problèmes 24 . Les plus souvent cités sont<br />

le syndrome de la porte tournante, la pénurie des services de traitement, de soutien et<br />

d'intégration dans la communauté, les impacts sur la famille des patients et le rejet des plus<br />

démunis vers la voie de l'itinérance et de la criminalisation.<br />

<br />

Dans les années 1980, les groupes communautaires et de bienfaisance offrant des services à<br />

une population itinérante constatent la présence accrue, parmi celle-ci, de personnes ayant<br />

des problèmes de santé mentale :<br />

Aux États-unis comme au Québec, on a observé que les centres desservant les<br />

itinérants recevaient une proportion de plus en plus grande de clients<br />

présentant des problèmes de santé mentale alors que leur clientèle était<br />

traditionnellement composée d'alcooliques. (Garant, 1985, p. 38)<br />

Le phénomène de l'itinérance a pris de l'ampleur dans les années 1980 et le profil de la<br />

population sans-abri s'est considérablement transformé au cours de cette décennie, de sorte<br />

qu'on ne parle plus d'un profil, mais de portraits diversifiés (Laberge et al., 1995; Fournier et<br />

Mercier, 1996) : jeunes adultes, adolescents, femmes, hommes, personnes ayant des<br />

problèmes de santé mentale, d'alcoolisme, de toxicomanie, etc.<br />

En 1987, la ville de Québec estimait qu'il y avait 400 personnes itinérantes circulant au centreville.<br />

Parmi le contingent des itinérants de la ville de Québec, on évaluait que le nombre de<br />

personnes désinstitutionnalisées se situait entre 50 % et 60 % (cité par Centraide Québec,<br />

1990).<br />

Montréal abrite aussi de nombreux itinérants. En 1987, un relevé effectué par le Conseil<br />

canadien de développement social, estimait le nombre d'itinérants montréalais à 10 000 (cité<br />

dans Gagné et Dorvil, 1988). Parmi ce nombre d'itinérants, les études évaluent qu'il y aurait<br />

entre 40 % et 50 % de personnes qui présenteraient un trouble mental et 10 % d'entre elles<br />

auraient une maladie mentale sévère (Mercier et al., 1994). Maladie mentale et itinérance<br />

entretiennent des rapports étroits réversibles comme l'expliquent Gagné et Dorvil (1988,<br />

p. 74) :<br />

S'il est vrai qu'une profonde désorganisation personnelle peut conduire à<br />

l'itinérance, il est tout aussi vrai qu'adopter un tel mode de vie peut contribuer<br />

au développement de comportements et d'idéations généralement attribués<br />

aux pathologies mentales.<br />

Plusieurs auteurs expliquent l'itinérance des personnes ayant des problèmes de santé<br />

mentale en pointant directement comme cause la désinstitutionnalisation. Selon Gagné et<br />

24. Les lecteurs et lectrices peuvent se référer au tableau 3, en annexe, pour un résumé des aspects discutables de la désinstitutionnalisation.<br />

Défis de la reconfiguration des services de santé mentale

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