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DE LA RECONFIGURATION DES SERVICES DE SANTÉ MENTALE ...

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Dans son document d’orientation pour la transformation des services de santé mentale (MSSS,<br />

1997b), le Ministère rappelle que 8,8 % des dépenses publiques de santé au Québec sont<br />

consacrées à la santé mentale (1994-1995), ce qui est comparable à l'Ontario (8 %). Ces<br />

dépenses publiques, excluant les budgets utilisés pour le paiement des médicaments, la<br />

rémunération des médecins et les services hospitaliers non exclusifs à la santé mentale, se<br />

répartissent comme suit :<br />

• 64 % pour les services d'hospitalisation;<br />

• 36 % pour l'ensemble des autres services rendus en cliniques externes et dans les<br />

pavillons des hôpitaux, par les CLSC et par les organismes communautaires du<br />

secteur.<br />

Le document fait aussi état d'une grande variabilité dans la distribution interrégionale des<br />

ressources. On y signale également que le suivi dans la communauté constitue une approche<br />

qui a fait ses preuves. Enfin, on souligne que «...la transformation du réseau de services exige<br />

du temps et de multiples réaménagements et une importante contribution pour tous les<br />

groupes en cause...» (MSSS, 1997b), tout en insistant sur la nécessité d'une étroite<br />

collaboration entre les divers intervenants.<br />

Ainsi, le Québec projette de renverser la distribution actuelle des dépenses et de consacrer la<br />

majeure partie des sommes investies en santé mentale à des services offerts dans la<br />

communauté (60 % dans la communauté, 40 % en milieu hospitalier), prioritairement aux<br />

personnes atteintes de troubles mentaux graves et persistants. Cette orientation était,<br />

rappelons-le, déjà inscrite implicitement dans la Politique de santé mentale (MSSS, 1989). Mais<br />

l'application n'a pas suivi, comme le soulignait récemment le Vérificateur général du Québec<br />

(1996) : «... après six ans, on ne peut que constater l'échec du virage indiqué par la Politique de<br />

santé mentale...». Le Vérificateur général relève certaines lacunes pouvant expliquer ce retard :<br />

«Un système d'information en santé mentale pour faciliter les interventions<br />

des praticiens et l'administration des programmes est en développement<br />

depuis 1988. Entretemps, le Ministère et les régies régionales disposent d'une<br />

information de gestion incomplète. En ce qui a trait à l'évaluation, il s'agit<br />

d'une fonction de gestion peu exploitée. Les résultats attendus sont peu<br />

explicites et il n'existe pas de plan d'action pour diriger et soutenir l'évaluation<br />

de programmes dans le domaine de la santé mentale...» (Vérificateur général<br />

du Québec, 1996).<br />

De l'avis du groupe de travail, les budgets libérés par la fermeture de lits en psychiatrie<br />

devront nécessairement suivre les patients dans la communauté. C'est une condition<br />

essentielle pour que la reconfiguration du réseau de services de santé mentale atteigne ses<br />

buts. L'expérience de l'Ontario nous fournit cette fois un exemple à ne pas suivre. Ainsi, en<br />

1976, le ministère ontarien de la Santé avait adopté une loi pour favoriser le développement<br />

des services communautaires (Adult Community Mental Health Program). Or, en 1992, le<br />

budget de l'ensemble des 370 programmes communautaires à travers la province représentait<br />

moins de 10 % du budget total des services de santé mentale, les soins institutionnels étant<br />

encore largement favorisés (Wasylenki et al., 1994).<br />

Défis de la reconfiguration des services de santé mentale

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