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DE LA RECONFIGURATION DES SERVICES DE SANTÉ MENTALE ...

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Cette tendance contemporaine ainsi qu’une certaine pratique qui place au premier plan la<br />

participation de la personne est synthétisée dans un document de l'Organisation mondiale de<br />

la santé (OMS, 1989). Il en découle de nouvelles avenues pour la recherche, que l'on peut<br />

résumer par les questions suivantes : Où demeurent les personnes qui ont des problèmes de<br />

santé mentale? Où veulent-elles vivre? Comment pouvons-nous les aider à mieux vivre?<br />

Carling et al. (1987; 1994) proposent le self-help model qui met l'accent sur l'appropriation de<br />

l'environnement social (empowerment) : développement de relations avec des amis,<br />

resserrement des liens avec la famille et la communauté. Un nouveau paradigme tend à<br />

remplacer le courant des années 1980, le continuum linéaire des services résidentiels.<br />

«Avoir un chez-soi dans la communauté est un droit pour les personnes avec<br />

des problèmes graves, et habiter un endroit stable est un pré-requis pour un<br />

traitement efficace et une réadaptation psychosociale... la création d'un chezsoi<br />

est l'objectif prééminent au service du client, et aider la personne à choisir,<br />

acquérir, et maintenir un chez-soi dans la communauté est un rôle bona fide et<br />

une responsabilité du système de santé mentale» (Ridway et Zipple, 1990,<br />

traduction libre)<br />

En Ontario, l'institut G. Allan Roeher (1990), organisme de recherche spécialisé dans l'analyse<br />

des besoins des personnes déficientes intellectuelles, a formulé plusieurs critiques à l'endroit<br />

du continuum des services d'hébergement et dénoncé la pauvreté des lieux où sont confinées<br />

les personnes. L'Institut prône des solutions basées sur l'inclusion et l'autodétermination.<br />

Dans le champ de la recherche sur le logement et les préférences des personnes<br />

psychiatrisées, le National Technical Assistance Center for Housing ans Supports, de<br />

l'Université du Vermont, exerce un leadership incontestable. Dans une récente monographie<br />

(Tanzman, 1990), le Centre a analysé 43 recherches ayant trait aux préférences des personnes<br />

en matière de logement. L'analyse, basée sur les 23 études qui avaient eu recours à des<br />

instruments de recherche comparables, arrive à la conclusion suivante : les personnes<br />

sondées préfèrent vivre dans leur propre appartement ou dans leur maison et non pas dans<br />

des ressources d'hébergement. Si on leur donnait le choix, elles préféreraient habiter seules.<br />

Elles désirent avoir plus d'argent pour vivre dans le logement de leur choix et être soutenu<br />

par des intervenants ou des aidants naturels, disponibles et facilement accessibles. D'autres<br />

recherches (Ridway, 1987; Minsky et al. 1995) mettent en évidence des différences de<br />

perspective entre les intervenants et les personnes ayant des troubles mentaux. Ces dernières<br />

veulent davantage vivre en appartement alors que les intervenants évaluent les besoins en<br />

termes d'hébergement plutôt que de logement social.<br />

Garety (1988) catégorise les ressources résidentielles conventionnelles (pavillon, foyer de<br />

groupe, résidence d'accueil) comme des facteurs additionnels de marginalisation pour les<br />

patients psychiatriques. Il plaide pour des logements ordinaires, valorisés socialement<br />

(puisque la plupart des gens «normaux» y vivent) et où les personnes peuvent développer<br />

des relations sociales et adopter un style de vie courant. Une étude récente (Harrison et al.<br />

1994) démontre hors de tout doute que plusieurs personnes schizophrènes sont capables de<br />

vivre seules, avec leur famille ou avec des amis.<br />

Du côté de la déficience intellectuelle, plusieurs études québécoises (Rousseau, 1988;<br />

Boisvert, 1988; Boudreault, 1990; Bouchard et Dumont, 1988; Pilon et al. 1994) tiennent<br />

compte du facteur hébergement dans la réinsertion sociale, mais n'abordent pas la question<br />

Défis de la reconfiguration des services de santé mentale

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