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DE LA RECONFIGURATION DES SERVICES DE SANTÉ MENTALE ...

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procédures (retrait de plainte, probation assortie de conditions médicales à respecter,<br />

incarcération) dépendent grandement de la façon dont les psychiatres définissent (bon<br />

malade, mauvais malade, mauvais malade et infracteur, infracteur), dans les rapports<br />

envoyés au tribunal, les personnes qu'ils ont évaluées pour aptitude ou non à subir leur<br />

procès.<br />

Par ailleurs, des études démontrent que les personnes présentant des troubles mentaux sont<br />

plus souvent arrêtées 26 que les autres suspects qui ne sont pas perçus comme malades<br />

(Durbin, Paseward et Albers, 1977; Mellick, Steadman et Cocozza, 1979; Rappeport et Lassen,<br />

1966; Schuerman et Kobrin, 1984). Les résultats de Teplin (1984a) à ce propos sont<br />

surprenants. Des 506 personnes impliquées dans un événement défini comme suspect, par<br />

les policiers, 46,7 % des personnes présentant des problèmes de santé mentale ont été arrêtées<br />

alors que 27,9 % des personnes ne présentant pas de problèmes de santé mentale ont été<br />

appréhendées. Selon cette étude, les personnes présentant des troubles mentaux ont une<br />

probabilité d'arrestation de 20 % de plus élevée que les autres suspects.<br />

L'étape policière représente un moment important quant à la criminalisation même des<br />

personnes présentant des problèmes de santé mentale. C'est en effet à cette étape que se<br />

jouent les possibilités de déviation ou d'entrée dans le système pénal. Cette entrée dans le<br />

système pénal, dans le cas de personnes présentant des problèmes de santé mentale, répond<br />

à une combinaison de variables qui intervient généralement dans toute autre arrestation.<br />

Leur entrée peut dépendre de la gravité de l'infraction, de la présence d'antécédents<br />

judiciaires, de l'intention des plaignants et de l'attitude du suspect à l'égard des policiers<br />

(Bittner, 1967; Bonovitz et Bonovitz, 1981; Cardinal, 1995; Murphy, 1986; Teplin 1983; Teplin<br />

et Pruett, 1992).<br />

Leur entrée dans le système pénal peut aussi dépendre des caractéristiques de la situation<br />

combinées aux exigences du travail policier (Borzecki et Wormith, 1985; Cardinal, 1995;<br />

Rogers, 1990; Teplin, 1984a; Teplin et Pruett, 1992). Ces arrestations peuvent survenir dans le<br />

cadre de situations d'urgence (crise, actes de violence à répétition, par exemple), de situations<br />

se déroulant dans l'espace public et de situations où il y a une incertitude quant aux<br />

comportements des personnes :<br />

«However, the double uncertainty of the public highly visible context in<br />

which officers were forced to make such decisions and the unpredictable<br />

behaviour demonstrated by the subjects, gave officiers little room to wait and<br />

see what might of occurred had they not intervened.» (Rogers, 1990, p. 229)<br />

Dans de telles situations, il serait plus urgent de répondre à une situation de crise que de<br />

déterminer quelle option serait la plus appropriée.<br />

L'arrestation des personnes présentant des troubles psychiatriques se pose aussi en lien avec<br />

les pratiques de renvoi des policiers de personnes malades mentales aux services de santé<br />

mentale dans la mesure où l'hospitalisation peut constituer une alternative à l'arrestation.<br />

L'hypothèse soumise par certaines études quant à la fréquence d'arrestations de personnes<br />

présentant des problèmes de santé mentale est qu'elle tiendrait en grande partie des<br />

26. Même si un individu commet un acte interdit par la loi pénale et que les policiers en ont connaissance (principale porte d'entrée dans le<br />

processus judiciaire), il n'y a pas de facto une arrestation. Les policiers disposent, en effet, d'un pouvoir discrétionnaire qui leur permet de<br />

décider d'arrêter certains individus alors qu'ils en dévient d'autres du système pénal.<br />

Défis de la reconfiguration des services de santé mentale

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