Emballage - FOOD MAGAZINE

FoCUS
Emballage
Des ambitions, mais
aussi des entraves
Une offre diversifiée, une qualité satisfaisante, et des prix intéressants. Voici en gros les
critères essentiels que recherchent les industriels de l’agroalimentaire dans les produits
d’emballage primaire. Or, la fabrication locale de ces emballages ne répond pas toujours
à la demande. Même si globalement le secteur s’améliore et se prépare à accompagner le
développement de l’agro-industrie nationale, il reste entravé par de nombreuses difficultés.
Le point dans ce dossier.
Florence CLAIR et Siham HAMDI
Nombreux sont les professionnels
du secteur alimentaire
qui importent leurs emballages.
Tout d’abord, un large
choix de produits mène un bon nombre
d’industriels marocains à utiliser des
emballages d’importation, plutôt que de
s’approvisionner sur le marché local.
Plus que cela, la qualité est un critère
essentiel que les fabricants de produits
alimentaires recherchent en priorité. En
effet, l’emballage influe sur la qualité
du produit, tant sur son innocuité que
sur ses propriétés organoleptiques. « Un
emballage de mauvaise qualité donnera
certainement un produit fini de mauvaise
qualité », indique Youness Barri, Directeur
Général de Socrech.
FOOD MAGAZINE - N° 30 / Du 15 Fév. au 15 Mars 2011 28
Import vs local
La qualité, oui, mais aussi le coût. En
effet, le marché des produits étrangers
offre des prix intéressants qui satisfont
les industries importatrices. Selon le
Directeur Commercial de Fromital,
« le prix n’est presque plus un handicap
actuellement ». En revanche, les tarifs
douaniers restent élevés, une question
que soulèvent beaucoup d’industriels.
« Il faut baisser les droits de douane
sur les emballages destinés à l’industrie.
De toutes les façons, les produits
finis rentrent sans payer de droits de
douane, y compris dans leurs emballages
», déclare Amine Berrada, Directeur
Général de Aiguebelle. Notons tout de
même que le coût d’emballage estimé
dans la structure de prix diffère d’une
entreprise à l’autre, selon la nature du
produit. Il peut aller de 5% jusqu’à 50%
pour certaines entreprises ! Bref, comme
le résume Omar Bennis, Directeur de la
Communication chez Coca-Cola Maroc,
« le secteur de l’emballage au Maroc ne
connaît pas de grands progrès du fait
du faible niveau de compétitivité. En
effet, nous retrouvons souvent les mêmes
offres et prix chez tous les fournisseurs
présents au niveau national. Sans parler
du fait, qu’il y a un énorme manque à
gagner en matière d’innovation, qu’il
s’agisse de matériaux, ou encore de
format et type d’emballage. »
Une industrie locale
insuffisante…
Une offre peu diversifiée, un manque de
compétitivité chez les fabricants d’emballage
et des prix peu intéressants. Voici
donc ce qui caractérise le secteur de
l’emballage au Maroc, pour bon nombre
d’industriels marocains du secteur alimentaire.
Selon un producteur d’huiles,
« il n’y a pas une industrie marocaine
forte de l’emballage. De plus, le marché
local est oligopolistique. » Corollaire
de l’emballage, le secteur de l’imprimerie
est également à développer. « Dans
certains cas, les producteurs sont obligés
d’importer des étiquettes, non disponibles
sur le marché local », regrette
un opérateur. Devant ces insuffisances,
certains agro-industriels franchissent le
pas et investissent eux-mêmes dans la
fabrication de leurs emballages : c’est
le cas des préformes pour un acteur de
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