Emballage - FOOD MAGAZINE

FoCUS
Emballage et environnement
Plus du côté de l’emballage…
ou de l’environnement ?
Le développement durable d’une nation trouve son fondement dans le progrès social, le
développement économique et le respect de l’environnement, maillon faible incontestable
de la chaîne. Et pourtant au Maroc, la cause est loin d’être gagner. Pour les industriels
comme pour les consommateurs, du chemin reste à faire, notamment dans le secteur de
l’emballage.
Sarah OUSAID
Peu développée et pas très compétitive,
la production d’emballage
au Maroc est un secteur en marge.
Les entreprises agroalimentaires
importent majoritairement, pour une
question de prix mais aussi de diversité de
l’offre.
Une réactivité des entreprises
encore insuffisante
Pour les industriels, le choix des emballages
adaptés est soumis à des critères comme la
qualité, le coût d’achat, le type de produit
auquel il est destiné, et la disponibilité chez
le fournisseur. Et le critère environnemental
? Pas souvent évoqué, car peu d’industriels
semblent miser dessus. Pour cause,
« les droits de douanes très importants sur
certains emballages les rendent inaccessibles
» déclare Amine Berrada, Directeur
Général d’Aiguebelle. Mais pas seulement :
« le critère environnemental est pris en
considération sur les emballages importés
car le fournisseur est sensibilisé à ce
sujet », souligne un autre opérateur du secteur
agroalimentaire. Vous avez compris ;
relativement sensibilisés quant à la protection
de l’environnement, les professionnels
FOOD MAGAZINE - N° 30 / Du 15 Fév. au 15 Mars 2011 32
entreprennent des actions dans cette optique
vis-à-vis de leur consommation d’emballages,
ou pas ! « Nous avons établi des
actions qui nous aident à rationaliser notre
mode de consommation : allégement des
emballages, utilisation de matières recyclables,
… », indique Omar Bennis, Responsable
de la Communication chez Coca-Cola
Maroc. « Nos sites industriels en France
et en Allemagne étant déjà certifiés ISO
14001, le Maroc y viendra aussi », nous fait
savoir Laurent Cordier, General Manager
d’Ardagh Group.
Les idées sont là,
reste à franchir le pas
Après l’interdiction de l’utilisation des
sacs en plastique noirs depuis septembre
2009, on a su faire encore mieux : des sacs
dégradables en GMS ! « Cette technologie,
à peine en démarrage au Maroc, fait sa
promotion avec des enseignes comme
Label’Vie et Marjane. Des additifs de
dégradation, appelés d2w, permettront
de programmer la durée de vie d’un
film afin de le rendre dégradable, puis
biodégradable en cas d’abandon dans
l’environnement », explique Philippe Michon,
Directeur de Symphony Environnemental.
Et les ambitions vont au-delà : « il
existe aujourd’hui un sachet très résistant
fait à base de papier, très utilisé dans les
marchés européens. Nous pourrions, avec
la participation des pouvoirs publics et
des entreprises leaders sur ce marché,
mettre ce dernier en place sans que cela
soit une question de coût, en faisant en
sorte qu’il devienne une référence auprès
de tous les distributeurs de viandes du
Royaume », précise Saïd Ejdaa, Directeur
Général d’Emball’Com, Agence Conseil
en Communication Citoyenne engagée dans
une démarche de réduction des impacts
environnementaux, et qui lancera prochainement,
en partenariat avec la Fédération
Nationale de la Boulangerie et Pâtisserie,
des sachets alimentaires 100% hygiéniques,
biodégradables et recyclables.
Sensibiliser l’entreprise,
mais aussi le consommateur
Sur le plan de la communication, l’optimisme
et la motivation font bon ménage.
M. Michon affirme « qu’une entreprise
éco-responsable peut, sans surcoût majeur,
développer sa gamme avec des emballages
plus respectueux de l’environnement. Cela
passe par l’optimisation des épaisseurs,
l’utilisation des emballages mono-matériaux
pour faciliter le recyclage et le tri
et bien sûr par des matières dont on peut
programmer la durée de vie, comme les
matières dégradables. » Mais cela ne suffit
pas, car « le marché n’est pas du tout exigeant
dans ce domaine et cela relève d’une
volonté citoyenne et non d’un consommateur
exigeant », souligne M. Berrada. La
nécessité d’impliquer le consommateur marocain
rejoint les axes fondamentaux d’Emball’Com,
dont « la volonté de faire adhérer
les entreprises et les industriels marocains
pour réduire l’impact environnemental des
emballages alimentaires par l’adoption de
l’éco-communication », affirme M. Ejdaa.
En définitive, l’instauration de système de
management environnemental pour les
entreprises concernées, le choix responsable
et la consommation raisonnée dans l’achat
des matières d’emballage sont des actions
à privilégier. Des actions garantes de notre
avenir sur la planète, et de celui des générations
futures…