en 2006 - FFSA
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La dép<strong>en</strong>dance<br />
Malgré les efforts des pouvoirs publics et les mesures prises dans le cadre de la loi<br />
de financem<strong>en</strong>t de la Sécurité sociale, l’État ne pourra assumer seul l’<strong>en</strong>semble des<br />
besoins à v<strong>en</strong>ir liés à la perte d’autonomie des personnes âgées, d’autant que ces<br />
besoins croiss<strong>en</strong>t sans cesse. Le nombre de personnes âgées dép<strong>en</strong>dantes pourrait,<br />
<strong>en</strong> effet, doubler d’ici à 2040 et, compte t<strong>en</strong>u de l’augm<strong>en</strong>tation des dép<strong>en</strong>ses de<br />
personnel, le coût de prise <strong>en</strong> charge devrait s’accroître s<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>t plus vite que<br />
la richesse nationale.<br />
Les attitudes et comportem<strong>en</strong>ts des ménages<br />
Dans ce contexte, le recours à des couvertures d’assurance paraît nécessaire.<br />
La <strong>FFSA</strong> a fait réaliser au printemps <strong>2006</strong> une <strong>en</strong>quête sur les attitudes et les<br />
comportem<strong>en</strong>ts des personnes âgées de 45 à 75 ans face à la dép<strong>en</strong>dance. Il <strong>en</strong><br />
ressort que les Français estim<strong>en</strong>t aussi important de se prémunir contre la dép<strong>en</strong>dance<br />
que de préparer financièrem<strong>en</strong>t leur retraite. La moitié des personnes interrogées<br />
déclar<strong>en</strong>t être concernées par le risque de la perte d’autonomie liée au vieillissem<strong>en</strong>t,<br />
les plus s<strong>en</strong>sibilisées étant celles qui l’ont déjà vécu dans leur <strong>en</strong>tourage.<br />
Le rapport Gisserot<br />
Hélène Gisserot, procureur général honoraire près la Cour des comptes, a été<br />
chargée d’étudier les différ<strong>en</strong>tes pistes de financem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>visageables pour la prise <strong>en</strong><br />
charge de la dép<strong>en</strong>dance. Dans son rapport, publié <strong>en</strong> mars 2007, elle préconise<br />
notamm<strong>en</strong>t une incitation au développem<strong>en</strong>t de l’assurance facultative et un<br />
rec<strong>en</strong>trage progressif de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) sur les<br />
personnes aux rev<strong>en</strong>us les moins élevés.<br />
3 millions<br />
de personnes couvertes <strong>en</strong> dép<strong>en</strong>dance<br />
Un risque de long terme qui ne relève pas<br />
d’une gestion de répartition<br />
Le risque de dép<strong>en</strong>dance, prévisible, croissant et de long terme, ne peut être géré<br />
efficacem<strong>en</strong>t que par un système d’assurance par capitalisation.<br />
Pour des raisons techniques, la création d’une cinquième branche de la Sécurité<br />
sociale n’apporterait pas une réponse satisfaisante. En effet, dans un régime géré par<br />
répartition, les prestations versées au titre d’une année sont financées par les<br />
cotisations perçues la même année. Or, <strong>en</strong> faisant cotiser l’<strong>en</strong>semble des Français<br />
pour la dép<strong>en</strong>dance, un tel régime leur ouvrirait des droits qui créerai<strong>en</strong>t, dans<br />
quinze ou vingt-cinq ans (compte t<strong>en</strong>u du vieillissem<strong>en</strong>t de la génération du baby<br />
boom et de l’allongem<strong>en</strong>t de l’espérance de vie), des prestations au coût expon<strong>en</strong>tiel,<br />
multiplié par 3 ou 4 par rapport à aujourd’hui, augm<strong>en</strong>tation très supérieure à celle<br />
de la richesse nationale. Dans le même temps, le produit des cotisations aura, au<br />
mieux, doublé. Ce système ne peut produire que des déficits structurels s’ajoutant<br />
à ceux qui sont créés par la retraite et la santé. En revanche, le risque de dép<strong>en</strong>dance<br />
peut durablem<strong>en</strong>t être couvert par les sociétés d’assurances sur une longue période ;<br />
il l’est déjà, d’ailleurs : 3 millions de personnes sont aujourd’hui couvertes <strong>en</strong><br />
dép<strong>en</strong>dance auprès de sociétés d’assurances, de mutuelles du Code de la mutualité<br />
ou d’institutions de prévoyance. Une approche combinée doit donc être trouvée<br />
<strong>en</strong>tre l’interv<strong>en</strong>tion publique, ciblée sur les besoins immédiats de la population<br />
la plus vulnérable, et l’offre d’assurance, pour les personnes <strong>en</strong> mesure de se couvrir<br />
par un acte de prévoyance.