L’assurance française <strong>en</strong> <strong>2006</strong> Avant-propos 05 Dans le domaine des assurances de personnes, le défi principal est celui du vieillissem<strong>en</strong>t. Il <strong>en</strong> affecte toutes les branches. Il exige de concevoir de nouveaux produits et de nouvelles solutions. Le vieillissem<strong>en</strong>t oblige d’abord à adapter, sinon à rep<strong>en</strong>ser, le système des retraites. Les assureurs ont à offrir des produits compétitifs d’épargne longue. Le vieillissem<strong>en</strong>t a aussi des conséqu<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> matière d’assurance maladie : les personnes âgées consomm<strong>en</strong>t plus de soins, et il va falloir organiser une prise <strong>en</strong> charge efficace et durable de la dép<strong>en</strong>dance, <strong>en</strong> s’appuyant sur le savoir faire des assureurs <strong>en</strong> matière de capitalisation et de prév<strong>en</strong>tion. Dans le domaine des assurances de bi<strong>en</strong>s et de responsabilité, les défis sont de court et moy<strong>en</strong>-long terme. À court terme, il convi<strong>en</strong>t de rationaliser les modalités d’indemnisation du dommage corporel. Dans une société où il n’est pratiquem<strong>en</strong>t plus de situation où le fait de subir un préjudice ne donne droit à une indemnisation, il convi<strong>en</strong>t de mettre un terme aux disparités inexplicables que l’on constate dans l’indemnisation des mêmes préjudices d’un tribunal à un autre, ou <strong>en</strong>tre les droits offerts par les différ<strong>en</strong>ts régimes d’indemnisation. Une telle rationalisation mettrait fin à de criantes iniquités ; elle dégagerait des ressources pour ét<strong>en</strong>dre les protections. Sur le long terme, il s’agit pour l’assurance de s’adapter aux problèmes du changem<strong>en</strong>t climatique et de s’inscrire plus <strong>en</strong>core comme acteur majeur d’un développem<strong>en</strong>t durable. Ces défis sont ceux d’une société qui n’aura plus ri<strong>en</strong> à voir avec celle où se sont construits nos schémas d’assurance traditionnels. Nous ne pourrons y faire face que si nous abordons les sujets avec la plus grande liberté d’esprit. Les élections de mai dernier ont pris le parti du pragmatisme, de l’efficacité contre les idéologies. Gageons que nous aborderons les défis du XXI e siècle dans le même esprit. Le temps est v<strong>en</strong>u de développer la protection des Français <strong>en</strong> mobilisant l’<strong>en</strong>semble des ressources combinées de la solidarité nationale obligatoire et de l’offre concurr<strong>en</strong>tielle de marché. Pour se projeter dans l’av<strong>en</strong>ir, les Français doiv<strong>en</strong>t pouvoir compter sur des systèmes de protection pér<strong>en</strong>nes <strong>en</strong> lesquels ils puiss<strong>en</strong>t avoir confiance. Nos systèmes de sécurité sociale, grevés par les déficits actuels et futurs générant un <strong>en</strong>dettem<strong>en</strong>t galopant, n’apport<strong>en</strong>t plus cette sécurité et leur efficacité paraît décroissante. Il convi<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre le chantier de la rénovation. Les risques, traditionnellem<strong>en</strong>t désignés comme « sociaux » ont progressivem<strong>en</strong>t quitté le terrain de l’<strong>en</strong>treprise pour se « publiciser ». En matière de santé, l’État est dev<strong>en</strong>u à la fois le financeur et l’organisateur du système de soins. À travers les retraites, l’État garantit un mode de vie. Ces évolutions correspond<strong>en</strong>t à des t<strong>en</strong>dances sociologiques lourdes. Reste à savoir comm<strong>en</strong>t elles peuv<strong>en</strong>t être sout<strong>en</strong>ables dans la durée. Nous n’y parvi<strong>en</strong>drons que si, dans ce domaine comme ailleurs, nous ne redoutons pas la « rupture ». En l’occurr<strong>en</strong>ce, il ne s’agit pas de tout bouleverser – notre responsabilité est de respecter le passé sans hypothéquer l’av<strong>en</strong>ir –, mais, pour l’État, de s’attirer le concours de tous les acteurs et de toutes les innovations, <strong>en</strong> recherchant l’efficacité. Tous les sondages publiés dans le cadre de la campagne électorale montr<strong>en</strong>t que les Français sont demandeurs d’une meilleure articulation <strong>en</strong>tre sécurité sociale et assurance de marché. Gérard de La Martinière Présid<strong>en</strong>t de la <strong>FFSA</strong>
L’assurance dans la société L’assurance joue un rôle ess<strong>en</strong>tiel dans le développem<strong>en</strong>t économique. Son fondem<strong>en</strong>t étant la prévoyance et l’anticipation des risques, elle se situe au cœur de l’idée de développem<strong>en</strong>t durable dans ses trois dim<strong>en</strong>sions : économique, sociale et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale. ✼✽✣ ✢