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I<br />
En quête de terroir Fès Boulemane<br />
« Fès, la grande, berce mes rêves de figues chaâri »<br />
Fès et ses taxis d’un rouge vrombissant marquent mon entrée dans cette ville à la splendeur étourdissante. La nuit m’enveloppe d’une<br />
écharpe soyeuse et je choisis de prendre un repos salutaire dans un hôtel, près d’un jardin. Au petit matin, l’appel à la prière ouvre tous mes sens.<br />
La cité, véritable trésor de l’histoire de l’humanité, tend ses portes. Naît, alors, un impérieux désir d’entrer au cœur de cette ville en éveil. Pas à<br />
pas, à l’ombre du palais de Sa Majesté, j’apprivoise cette vieille dame, ville unique.<br />
Un instant perdue, je trouve, dans cet enchevêtrement de ruelles et d’escaliers, l’une <strong>des</strong> 14 portes ! Vêtue <strong>des</strong> couleurs verte et bleue Bab<br />
Boujeloud est une invite à goûter la Médina ! Pastilla, le nom est un voyage vers la gastronomie <strong>maroc</strong>aine dont Fès est la capitale. Rien d’étonnant,<br />
miels, olives, cerises, truffes, pommes et viande succulente de Béni Guil et de Timahdite , produits d’un terroir riche approvisionnent les chefs<br />
étoilés comme les cuisinières fassies !<br />
Une mélodie s’immisce dans l’étroitesse <strong>des</strong> ruelles, celle qui est chère au cœur de « Léon l’Africain ». Me voilà place Seffarine où le cuivre, l’or<br />
et l’argent font les beaux jours <strong>des</strong> dinandiers photographiés par les touristes. C’est la chamade en mon cœur, j’entrevois Bab Touil, la grande<br />
cour et les 3 fontaines de la Mosquée Qaraouiyne. Juste le temps d’un regard et la porte se referme. Une médersa arbore zelliges, arabesques et<br />
calligraphies. Le marbre et le bois de cèdre taisent mes mots trop courts pour exprimer la beauté sublimée de Fès… Je m’essouffle, m’engouffre<br />
dans une porte, <strong>des</strong> escaliers à la volée. Interminable montée qui, pourtant, a une fin, sur une terrasse où tout est, forgé, sculpté et d’une<br />
élégance rare. Les nuages, le fer, le plateau d’argent sur lequel se prélassent, dans <strong>des</strong> coupelles, 4 miels différents. Buplèvre, thym, romarin et<br />
jujubier ont donné leurs fleurs et leurs parfums. Je croque dans une figue de barbarie : piquante en surface et moelleuse comme un coussin de<br />
sucre glace. Le soleil tire sa révérence, je m’enfonce dans le rêve d’une nuit au caravansérail à l’ombre <strong>des</strong> moucharabiehs, endormie là. Juste<br />
sous le toit coiffé de tuiles vertes vernissées. Fès la grande berce mes rêves de figues chaâri et d’abeilles noma<strong>des</strong>, de précieuses abeilles<br />
<strong>maroc</strong>aines et sahariennes…<br />
La pierre de mon collier est l’agate verte comme la porte Boujeloud.<br />
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Maroc <strong>des</strong> <strong>terroirs</strong>, récoltes d’avenir<br />
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