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Rapport moral du président
MGEN RAPPORT ANNUEL 2008
sein de l’assurance maladie l’égalité des prestations et
la proportionnalité des contributions.
Face à la crise des secteurs bancaire ou automobile, le
gouvernement redécouvre le devoir d’agir et le pouvoir
de financer. Mais il laisse l’assurance maladie en sous-financement
et le reste à charge des patients s’accroître de
12 milliards en quelques années. L’hôpital public peine
à maintenir son niveau de soins, de vigilance et de service
auprès du malade. Le nouveau mode de tarification
menace l’hôpital d’asphyxie et l’accueil des urgences
sociales d’embolie. Un marché de la santé s’organise, captant
dans le secteur lucratif (jusque dans le sein des hôpitaux
publics) les actes les plus profitables, les patients les
plus rentables. La loi en discussion parlementaire pourrait
bien accentuer cette situation en diluant le service
public hospitalier découpé en missions essaimées entre
les établissements sans considération de leur statut.
Crise oblige, le président de la République n’a pas réactivé
le débat qu’il a ouvert sur « un nouveau partage »
entre régime obligatoire et couverture complémentaire
en matière de santé. Calendrier social défavorable sans
doute. Mais le ver est dans le fruit, l’idée est dans les
esprits. Dans l’immédiat, manœuvre de diversion ou de
préparation, les complémentaires (« les mutuelles ») sont
mises au pilori, dénoncées pour leurs résultats et réserves,
sommées de rendre des comptes (dans le temps
même où les banques bénéficient de la sollicitude publique).
Tout mauvais procès est bon pour justifier une ponction
de un milliard sur les cotisations acquittées. Le
bouc émissaire est bon à tondre. La MGEN a mis cartes
sur table, démonté la cabale et démenti les allégations
gouvernementales. La solidarité mutualiste est
lourdement pénalisée. L’adhésion est rendue plus coûteuse
encore : veut-on la dissuader
Maltraitée par les faux procès et les taxes, la mutualité
l’est particulièrement sur le champ de la fonction publi-
Dans notre monde moderne,
l’économie sociale à but non
lucratif et à vocation solidaire
demeure une alternative
aux services marchands
et à la dérive spéculative.
Il faut replacer au cœur
des enjeux l’emploi,
la santé, l’éducation,
et donner aux leviers
d’Etat toute leur
efficacité.
que. L’Etat vient de faire rupture avec 60 ans de partenariat
social. Au bénéfice des agents publics et indirectement
des administrations, les mutuelles de
fonctionnaires sont le support d’une protection sociale
complémentaire solidaire, non lucrative, étroitement
ajustée au statut professionnel. En ce domaine aussi les
pouvoirs publics s’adonnent aux pratiques de marché :
appel d’offres pour la gestion des prestations sociales,
appel à concurrence pour les organismes qu’ils référenceront.
C’est une société commerciale qui diffusera
désormais les chèques vacances des fonctionnaires. Le
référencement par le ministère de l’Education nationale
intéresse le plus grand assureur de France. La décision
ne pourra prétexter des considérations techniques, nous
la considérerons comme politique à l’égard des fonctionnaires
et vis-à-vis de la MGEN.
La MGEN
sur une trajectoire d’avenir
Dans ce contexte alarmant, la MGEN ne manque pas
d’atouts pour affronter l’avenir. Le premier, à son origine
comme pour son futur, tient à son ancrage profond
dans le champ socio-professionnel de l’éducation,
de la recherche et de la culture. La MGEN est une
mutuelle professionnelle, sociologique, identitaire. Esprit
de service public et solidarité collective, éthique humaine
et sociale, engagement dans le métier et dans la société,
sont inscrits dans le génome de notre mutuelle. Des liens
étroits et multiples font trame entre la MGEN et
l’Education nationale. Un partenariat fixe le cadre des
actions partagées avec le ministère ; il doit sans cesse
être nourri et renforcé. La conjonction est féconde entre
la mutuelle et les organisations syndicales : un « carrefour
» réalise la mise en commun de nos études et actions
en faveur de la santé au travail. Les relations avec les
universités s’étoffent et nos préoccupations respectives
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