LE GENOCIDE DES ARMENIENS et DES KURDES DE ... - Pen-Kurd
LE GENOCIDE DES ARMENIENS et DES KURDES DE ... - Pen-Kurd
LE GENOCIDE DES ARMENIENS et DES KURDES DE ... - Pen-Kurd
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
genos (race, tribu) <strong>et</strong> du latin cide (qui tue), <strong>et</strong> renvoie dans sa formation à des<br />
mots tels que tyrannicide, homicide, infanticide, <strong>et</strong>c. 1. D'une manière générale,<br />
le génocide ne signifie pas nécessairement la destruction immédiate d'une<br />
nation, sauf quand il est accompli par un massacre de tous ses membres. Il<br />
signifie plutôt la mise en œuvre de différentes actions coordonnées qui visent à<br />
la destruction des fondements essentiels de la vie de groupes nationaux, en vue<br />
de leur anéantissement. Une telle politique a pour objectifs la désintégration de<br />
leurs institutions politiques <strong>et</strong> sociales, de leur culture, de leur langue, de leur<br />
conscience nationale, de leur religion <strong>et</strong> de leur existence économique, la<br />
destruction de la sécurité, de la liberté, de la santé, de la dignité individuelle <strong>et</strong><br />
de la vie même des individus. Le génocide est dirigé contre un groupe national<br />
en tant qu'entité, <strong>et</strong> les actions sont menées contre les individus, non pour ce<br />
qu'ils sont, mais pour leur appartenance à ce groupe.<br />
L'illustration qui suit sera suffisante. La confiscation des biens des<br />
ressortissants d'une zone occupée pour le simple fait qu'ils ont quitté le pays peut<br />
être considérée comme une simple privation de leurs droits de propriété individuels.<br />
Mais, si les confiscations sont ordonnées contre des individus simplement<br />
parce qu'ils sont polonais, juifs ou tchèques, alors ces mêmes confiscations ont<br />
pour obj<strong>et</strong> d'affaiblir les entités nationales dont ces personnes sont membres.<br />
Le génocide comprend deux phases: l'une est la destruction des<br />
caractéristiques nationales propres au groupe opprimé; l'autre, l'instauration des<br />
caractéristiques nationales propres à l'oppresseur. C<strong>et</strong>te instauration est imposée<br />
à la population opprimée autorisée à subsister, ou est appliquée sur le seul<br />
territoire, vidé de sa population <strong>et</strong> colonisé par les ressortissants de l'oppresseur.<br />
La dénationalisation a été le terme utilisé dans le passé pour décrire la destruction<br />
des caractéristiques nationales 2. L'auteur croit toutefois que ce terme est<br />
inadéquat pour trois raisons: 1) il ne comprend pas la notion de destruction de la<br />
structure biologique ; 2) il renvoie bien à la notion de destruction des<br />
caractéristiques nationales, mais non à celle d'instauration des caractéristiques<br />
nationales propres à l'oppresseur; 3) la dénationalisation est employée par<br />
certains auteurs pour signifier simplement la privation de nationalité.<br />
De nombreux auteurs, au lieu d'utiliser un terme générique, emploient<br />
couramment des termes qui renvoient simplement à certains aspects<br />
fonctionnels de la notion générique de génocide. Les termes «germanisation », «<br />
magyarisation », «italianisation» sont utilisés, par exemple, pour signifier<br />
l'instauration de caractéristiques nationales d'un groupe plus fort (1'Allemagne,<br />
la Hongrie, l'Italie) sur un groupe national qu'il contrôle. L'auteur pense que ces<br />
termes sont également inadéquats dans la mesure où ils ne renvoient pas à la<br />
véritable notion générique, mais évoquent seulement les aspects culturels,<br />
économiques <strong>et</strong> sociaux du génocide <strong>et</strong> laissent de côté l'aspect biologique<br />
10