LE GENOCIDE DES ARMENIENS et DES KURDES DE ... - Pen-Kurd

7. Toute la richesse nationale et individuelle du peuple arménien constituée par
les biens meubles et immeubles, les sommes déposées dans les banques du pays,
les bijoux en or et en argent considérés comme biens abandonnés, devait être
confisquée au profit de l’Etat par les commissions spécialement mises en place
appelées «Emvali Métrouké»’.
8. Les autorités policières dans les provinces devaient dresser les listes noires
des Arméniens des deux sexes et de tous âges conduits à l’abattoir, dont une
copie devait être envoyée au ministère de l’Intérieur à Constantinople pour que
celui-ci, autrement dit Talaat et le comité de l’Ittihad, soit informé au jour le jour
du nombre d’Arméniens tués et restants à tuer... Un autre exemplaire devait en
être communiqué au ministère de la Guerre destiné, par comparaison avec le
chiffre des soldats musulmans tués sur les champs de bataille, à tenir la balance
journalière des morts turcs et des morts arméniens.
Afin de pouvoir mettre en oeuvre ce plan monstrueux d’extermination de tout un
peuple, il fut décidé de recourir à un certain nombre de moyens criminels.
1. Tous les condamnés à mort, les forçats et les malfaiteurs
croupissant dans les prisons d’Asie Mineure devaient être graciés et enrôlés dans
des bandes de brigands (tehété), avec pour mission de piller et de massacrer sans
pitié les Arméniens et de protéger ainsi les arrières de l’année ottomane...
2-Tous les vali, mutessarif et kaïmakam refusant d’appliquer les ordres
d’extermination des Arméniens donnés par le pouvoir central seraient
immédiatement destitués et remplacés par des fonctionnaires plus dociles.
3-Le contrôle de l’exécution scrupuleuse de ces décisions prises par le
comité central de l’Ittihacl serait confié aux sections locales de l’Ittihad dans
toute l’Asie Mineure, qui auraient carte blanche pour agir avec une dureté
accrue dans le cas où les circonstances l’exigeraient et le permettraient.
Lors d’une visite rendue par l’un de nos compagnons de déportation
(encore en vie actuellement) au secrétaire du comité local de l’Ittihad à
Tchanghiri, Onuz, ce dernier quitte un moment son cabinet. Avant qu’il
revienne, notre compagnon jette instinctivement un coup d’oeil sur un document
traînant sur le bureau dont la teneur était la suivante: «Tuer sans quartier et sans
pitié depuis le nourrisson d’un mois jusqu’au vieillard de quatre-vingt dix ans,
mais en prenant garde que le massacre n’ait pas lieu dans les villes et sous les
yeux de la population.»
Pour que ce terrifiant plan criminel ourdi par le comité de l’Ittihad, sans
précédent dans l’histoire de l’humanité, ait un caractère légal, le gouvernement
ittihadiste présenta au Parlement ottoman un projet de loi relatif à la déportation
des Arméniens et à la confiscation au profit de l’Etat de leurs biens meubles et
immeubles, lequel, inutile de le dire, fut adopté dès la première lecture et reçut
l’aval du sultan Réchad
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