LE GENOCIDE DES ARMENIENS et DES KURDES DE ... - Pen-Kurd
LE GENOCIDE DES ARMENIENS et DES KURDES DE ... - Pen-Kurd
LE GENOCIDE DES ARMENIENS et DES KURDES DE ... - Pen-Kurd
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
définies dans le préambule des conventions de La Haye. Mais d'autres actes<br />
relèvent du domaine du génocide, comme, par exemple, subventionner des<br />
enfants engendrés par des membres des forces armées de l'occupant <strong>et</strong> nés de<br />
femmes de nationalité du pays occupé, appliquer diverses mesures ingénieuses<br />
pour affaiblir, détruire les éléments politiques, sociaux <strong>et</strong> culturels de groupes<br />
nationaux, même s'ils ne sont pas explicitement interdits par les conventions de<br />
La Haye. La totalité du problème du génocide doit être traitée dans son<br />
ensemble; il est trop important pour qu'il fasse l'obj<strong>et</strong> de discussions <strong>et</strong> de<br />
solutions éparses à l'avenir. Nous sommes nombreux à espérer qu'il n'y aura plus<br />
de guerre, mais nous n'osons nous reposer sur de simples espoirs pour assurer la<br />
protection contre les pratiques génocidaires de conquérants sans loi. C'est<br />
pourquoi, sans m<strong>et</strong>tre un terme à nos tentatives pour œuvrer à ce que c<strong>et</strong>te<br />
guerre soit la dernière, nous devons veiller à ce que les conventions de La Haye<br />
soient amendées afin d'interdire le génocide dans toute guerre à venir. De [ego<br />
ferenda, la définition du génocide dans les conventions de La Haye ainsi<br />
amendées devrait comporter essentiellement deux parties: la première<br />
comporterait toute action portant atteinte à la vie, la liberté, la santé, l'intégrité<br />
corporelle, l'existence économique, <strong>et</strong> l'honneur des habitants commise en<br />
raison de l'appartenance des victimes à un groupe national, religieux, ou racial;<br />
la seconde viserait toute politique qui aurait pour fin la destruction ou le<br />
développement de l'un de ces groupes au préjudice <strong>et</strong> au détriment d'un autre.<br />
Nous ne devrions pas sous-estimer le fait que le génocide est un problème non<br />
seulement de guerre mais également de paix. C'est un problème particulièrement<br />
important en Europe, où la différenciation de nationalité est tellement marquée<br />
que, malgré le principe d'autodétermination politique <strong>et</strong> territoriale, certains<br />
groupes nationaux peuvent être obligés de vivre minoritairement à l'intérieur de<br />
frontières d'autres États. Si ces groupes ne sont pas adéquatement protégés, un<br />
tel manque de protection entraînera des perturbations internationales, en<br />
particulier sous la forme d'émigration anarchique des persécutés qui<br />
chercheraient refuge ailleurs 53. Ceci étant le cas, tous les pays doivent se sentir<br />
concernés par un tel problème, non seulement pour des raisons humanitaires,<br />
mais aussi pour des raisons pratiques affectant l'intérêt de chaque pays. Le<br />
système de protection légale des minorités adopté dans le passé, fondé<br />
principalement sur les traités internationaux <strong>et</strong> les Constitutions des pays<br />
respectifs, s'est avéré insuffisant parce que les pays européens n'ont pas tous un<br />
système judiciaire suffisant pour faire respecter leur Constitution. On peut dire<br />
en fait que les pays européens ont un système judiciaire plus efficace pour faire<br />
appliquer le droit civil <strong>et</strong> pénal que pour faire appliquer le droit constitutionnel.<br />
Le génocide étant d'une telle importance, sa répression doit être fondée non<br />
seulement sur le droit international <strong>et</strong> constitutionnel, mais aussi sur le droit<br />
pénal des divers pays. La procédure à adopter à l'avenir face à ce problème doit<br />
être la suivante:<br />
22