LE GENOCIDE DES ARMENIENS et DES KURDES DE ... - Pen-Kurd

Quelles surprises il nous ménage
Outre ces trois groupements très importants au point de vue du nombre,
l’Asie Mineure renferme un million de Tcherkesses, des Lazes, des
Tchingbariés, des Druzes, des Mutualis, des Ismaïliens, des Yézidis, des
Chaldéens, des Syriens Jacobites, des Maronites, des Israélites, etc...
Dans ces conditions, peut-on dire que les Turcs soient en situation
d’imposer leur volonté aux autres nationalités Et n’y a-t-il pas lieu de
craindre que, si Union et Progrès reprend à leur égard les mêmes procédés de
turquisme qui lui ont aliéné les populations non-musulmanes d’Europe,
l’Asie- Mineure ne subissent un jour le sort de notre empire européen.
Chérif Pacha défend la tradition libérale du Coup d’Etat Militaire de 1908
et les principes de l’égalité des races « Notre but final est de grouper sous la
même bannière politique les divers éléments qui composent la nation
ottomane. Nous voulons que la patrie, que la nation soient à tous les
Ottomans: Nous respecterons toujours ta langue et la nationalité de toutes les
fractions de la nation... » (2)
Une autre fois, c’est le bureau central du Comité Union et Progrès qui
communique à toute la presse la proclamation suivante:
«.. .Le Congrès adopte comme principe invariable de travailler à grouper
sous la même bannière politique de 1’Ottomanisme toutes les races qui ont des
aspirations communes et dont il veut l’union et non pas la fusion. II respecte la
langue nationale de chacun, les droits des nationalités, ainsi que les
revendications qui reposent sur des liens historiques indestructibles... (3)
Mais pourquoi avoir séduit le monde et les Ottomans qui ne sont pas de
race turque par une affirmation solennelle d’égalité, de liberté, — que le
comité devait, en effet, peu après, démentir par ses actes — alors qu’il eût été
bien plus simple de se contenter de déposer Abdul-Hamid et d’instituer
immédiatement un gouvernement truquiste composé « d’un Sultan, d’un grand
vizir et d’un Conseil États pour élaborer les lois)) si tel est le régime que
rêvaient pour la Turquie certains membres du Comité Union et Progrès
Ceux qui doutaient que le Comité eût tenu aux officiers un pareil langage
ne tardèrent pas à être édifiés lorsqu’ils virent qu’il avait trouvé son
expression dans une campagne de presse, notamment sous la plume de Djahid
bey, l’enfant terrible et fougueux du comité, directeur du Tanine. Quelques
jours avant les élections législatives, ce journal publia des articles aussi
2 L’Alliance, 14 novembre 1910
3, L’Alliance 19 novembre 1910.
36