LE GENOCIDE DES ARMENIENS et DES KURDES DE ... - Pen-Kurd

sagés quelques décennies auparavant par les conventions de La Haye. Personne
à cette époque ne pouvait concevoir qu'un occupant puisse recourir à la
destruction des nations au moyen de pratiques rappelant les pages les plus
sombres de l'Histoire. C'est la raison pour laquelle, parmi d'autres domaines
couverts par les conventions de La Haye, seules quelques règles techniques
traitent de certains droits individuels essentiels (mais non de tous). Ces règles ne
prennent pas en considération les relations réciproques entre ces droits et
l'ensemble du problème de nations captives. Les conventions de La Haye traitent
également de la souveraineté des États, mais ne disent mot sur la préservation de
l'intégrité des peuples. L'évolution du droit international, en particulier depuis
l'élaboration des conventions de La Haye, a toutefois engendré un intérêt
considérable pour les groupes nationaux en tant qu'entités différentes des États
et des individus. Les groupes nationaux et religieux ont été placés sous
protection spéciale par le traité de Versailles et par les traités spécifiques sur les
minorités, quand il est devenu évident que les minorités nationales étaient
forcées de vivre à l'intérieur d'États dirigés par des gouvernements représentant
la population majoritaire. Les Constitutions élaborées après 1918 contiennent
également des articles spécifiques sur la protection des droits des groupes
nationaux. De plus, les codes pénaux promulgués à cette époque prévoient la
protection de ces groupes, en particulier en ce qui concerne leur honneur et leur
réputation.
Cette orientation est tout à fait naturelle, si l'on considère que les nations sont les
éléments essentiels de la communauté mondiale. Le monde n'a pour toute
culture et force intellectuelle que celles créées par les groupes nationaux qui le
composent So . L'idée de nation signifie essentiellement une coopération
constructive et des contributions originales fondées sur d'authentiques traditions,
sur une culture authentique et une psychologie nationale forte. La destruction
d'une nation entraîne donc la perte de ses contributions futures au monde. De
plus, une telle destruction choque notre sentiment moral et notre sentiment de
justice de la même manière que le fait le meurtre d'un être humain: le crime dans
le premier cas est un meurtre, comme dans le second, mais sur une échelle qui
est sans aucune commune mesure. Le respect et l'appréciation des
caractéristiques et des qualités nationales qui ont fait la culture mondiale des
nations sont deux des traits fondamentaux qui ont marqué le progrès de la
civilisation, et ces caractéristiques et ces qualités qui, comme l'illustrent les
contributions des nations faiblement armées et économiquement pauvres, ne
doivent pas être mesurés en termes de richesse et de puissance nationales.
Dès 1933, l'auteur de cet ouvrage a soumis à la Conférence internationale pour
l'unification du droit pénal, qui s'est tenue au mois d'octobre de la même année à
Madrid en coopération avec le Comité de la Société des Nations, un rapport
accompagné d'un projet prévoyant que les actions qui auraient pour but la
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