LE GENOCIDE DES ARMENIENS et DES KURDES DE ... - Pen-Kurd

Dumont et Georgeon dénombrant, eux, 70.000 survivants à la fin de la
guerre, et non pas 300.000, on obtiendrait même, pour une fois grâce à
«l’honnêteté» de ces historiens, un total de victimes de 1.855.000! Supérieur de
500.000 à ton chiffre de 1.300.000!
Et si on devait faire abstraction du chiffre de la population arménienne de
1.500.000 de ces deux historiens - et pourquoi pas puisque rien ne m’oblige à
faire mienne leur «version des événements» - on obtiendrait une moyenne de
2.400.000 Arméniens au début de la guerre, et, moins les 550.000 survivants,
1.850.000 victimes. Chiffre toujours supérieur de 500.000 à ton chiffre de
1.300.000!
Mais comme il serait pour le moins anormal de ne pas accorder crédit à
Jean Naslian, j’ai toutes les raisons de penser que le génocide a fait entre avril
1915 et novembre 1918, en Turquie dite d’Europe et en Anatolie, plus de
2.400.000 victimes.
Voilà pourquoi ton chiffre revu et corrigé à la baisse de 1.300.000 tient de
la falsification pure et simple!
D’autres chiffres cités par toi ont de quoi laisser perplexe. «On estime à
environ 120.000 le nombre d’Arméniens mobilisés sous le drapeau russe» - distu.
Quelle est cette manie de diminuer toujours les chiffres favorables aux
Arméniens Et puis, c’est qui «on» Henry Barby, présent, lui, sur le théâtre
des opérations, parle de «cent cinquante mille soldats de race arménienne qui se
trouvaient dans l’armée russe».(41) Selon Simon Vratsian, personnalité
politique de premier plan et dernier Premier ministre de la première République
arménienne et auteur de «La République Arménienne», qui est encore mieux
placé pour le savoir, leur nombre était de 250.000.
A ce sujet, il faut ajouter la déclaration de M. Aharonian, membre de la
délégation arménienne entendu par la Sous-commission des Minorités à
Lausanne le 27 décembre 1922 « Mr Aharonian estime à 700.000 le nombre
des arméniens de Turquie et de l’étranger qui peupleraient le territoire destiné à
servir de foyer. Il pense que qu’une entente serait possible entre les Arméniens
et les Kurdes qui ont avec eux des affinités de race et les ont aidés pendant la
guerre. »(42)
41 , Henry Barby Au pays l’épouvante, l’Arménie martyre, (1917) réédité par «Le Cercle d’Ecrits Caucasiens»
en 2004, p. 124.
42 , Etat Major de l’Armée, Section d’Afrique, Numéro de télegramme 146, arrivée de Lausanne le 27-12-
1922 à 8h30 Minorités, p.2 in 7N3217, Archives de Vincennes,ibid.
70