145sur la Manif pour tous version psy,ça m’a fait du mal,car je me sens déjà très rejetée à la base. » Ils et elless’interrogent sur la meilleure manière de réagir,déçu-e-s et inquiets-ètes de devoir envisager demettre un terme à ces relations thérapeutiques.Plusieurs témoins font aussi état de leur consternationà la lecture d’articles et ouvrages de santépublique invisibilisant ou dévalorisant l’homosexualité(près du quart des témoignages). Ainsi unebrochure intitulée « Mes années ado », disponible àl’infirmerie d’un collège de Rhône-Alpes, explique« Ce qui se passe chez les garçons [à la puberté] :tu commences à te poser des questions et aussi àt’intéresser au sexe opposé ». De telles assertionsne peuvent que renforcer le sentimentd’isolement ou d’étrangeté chez les jeunesqui découvrent leurs attirances homosexuelles.Un étudiant en psychologieappliquée a découvert dans une étuded’un sexologue sur « les violencessexuelles » que l’homosexualité y étaitclassée parmi les perversions et déviancessexuelles, au même titre que « le fétichisme,la bestialité, la pédophilie,la nécrophilie… »Autre sujet de colère récurrent pour lespersonnes qui nous contactent : l’interdictionfaite aux hommes ayant des rapportssexuels avec d’autres hommes dedonner leur sang.Elle suscite toujours stupéfactionet colère chez les donneurs potentiels qui l’apprennentlors de l’entretien avec le médecin del’Etablissement français du sang (EFS). De jeunesgays sont interdits de don quand bien même ilsexpliquent qu’ils n’ont jamais eu de rapport sexuel! Les louvoiements des responsables politiques surcette question se poursuivent depuis plusieursannées, dans un contexte de pénurie de dons. Fin2012, Marisol Touraine, ministre de la Santé, avaitestimé que les conditions n’étaient pas réunies pourrevenir sur cette exclusion, après avoir déclaré lecontraire sept mois plus tôt. En juillet 2013, unrapport lui a été remis par le député (PS) et neurologueOlivier Veran,préconisant,comme le demandentde nombreuses associations, que l’EFS ne seUn gynécologue:«Quand jevois leshomos à laGay Pride,j'en castreraisbien unou deux»focalise plus sur l’orientation sexuelle dudonneur mais sur « son niveau de risque individuel »:pratiques à risque, nombre de partenaires.La ministre renvoie maintenant aux travaux duConseil de l’Europe et à l’avis à venir du Comitéconsultatif national d’éthique. Par ailleurs, deuxhommes nous ont signalé avoir été interdits dedon de moelle osseuse,alors même que cette exclusionne figure pas sur le site Internet de l’EFS.Nous attirions l’an dernier l’attention sur le traitementdes dépouilles des personnes décédées dusida. Un arrêté ministériel de 1998 prévoit en effetque ces corps ne puissent pas bénéficier des soinsde conservation, par crainte d’une contaminationdes thanatopracteurs-trices. Le cercueildoit alors être rapidement scellé, empêchantles proches de revoir le défunt unedernière fois.Une pétition lancée fin 2013par Elus locaux contre le sida a recueilliplus de 56 000 signatures pour accélérerla révision de cet arrêté. La ministre dela Santé avait demandé en février 2013un rapport à l’administration générale desaffaires sociales, qui devait être rendusous trois mois. Le ministère a fait savoirle 3 janvier 2014 que la ministre était« favorable à la levée de l’interdiction »,nous espérons qu’il ne faudra pasattendre encore un an pour qu’un termesoit mis à cette discrimination aussi douloureusequ’injustifiée.Cette année encore nous appelons donc tousles personnels médicaux à s’en tenir strictement àla déontologie médicale et à s’interdire des jugementsqui entravent le succès des thérapies engagées,quand ils ne sont pas la cause de nouvellessouffrances psychologiques. Nous appelons legouvernement à mettre un terme aux discriminationssur le don de sang et les soins funérairesqui n’ont pas de justification médicale.
Rapport sur l'homophobie 2014 • Santé-MédecineJugements méprisantsAurélie a 27 ans et habitedans les Hauts-de-Seine.En thérapie pour dépressiondepuis plusieurs années,elle a consulté une nouvellepsychiatre fin 2013 qui, àla troisième séance, a engagéun débat sur les droits deshomos, le mariage pourtou-te-s, la PMA, exposant« sans jugement » sonopposition à tous ces sujets.Aurélie nous demande si cettepsychiatre n'aurait pas dû resterneutre, « en tant que médecin »,au lieu de lui « asséner sesvérités », alors même qu'« ellene sait rien du quotidiendes LGBT et de nos problématiques». Elle a pris rendez-vousavec une autre psy maiscraint déjà « son jugement »,persuadée que « cette visionet cette ignorance doiventêtre courantes chezces médecins ».Frédéric nous racontel’entretien qu’il a eu avecune psychologue en janvier2013. En 45 minutes, il a eudroit à de nombreusesremarques et questions homophobes: opposition aumariage, « l’homosexualité,ça se soigne », « qui faitl’homme, qui fait la femme ? ».`Armelle, la trentaine, est enarrêt-maladie pour dépressiondans le Vaucluse. Elle rencontreune médecin afin d’examinerle prolongement éventuel del’arrêt.Apprenant qu’Armelleest pacsée, la médecin déclareque « le Pacs c’est pour leshomosexuel-le-s » et que« le maire de Paris, c’est pasmon copain ».Armelle s’estsentie blessée par ces proposqu’elle estime totalementinappropriés dans ce cadremédical. Elle s’est sentie priseau piège, « je n’ai rien pufaire », cette praticienne ayantle pouvoir de mettre un termeà l’arrêt-maladie.Michelle, une femme transgenred'une cinquantaine d'annéesvivant dans les Pays de la Loire,nous signale l’attitude transphobede la psychologuequ’elle a rencontrée aprèsl’échec de sa tentative desuicide. Elle a aussi été l’objetde deux agressions verbalestransphobes en deux semaines.Un infirmier demande au voisinde Julien, hospitalisé dans leGard, si ça le dérange departager la chambre avecun homo.Plusieurs jeunes femmes de larégion lilloise nous ont signaléles remarques lesbophobesdu personnel d’une associationspécialisée dans les questionsde sexualité et de famille,vers laquelle leur lycée lesavait orientées : « Les câlinsavec une fille, c’est pas de lasexualité mais de l’affection »,« C’est l’adolescence, ça vachanger. »Anne témoigne des propostenus par son gynécologue,dans les Bouches-du-Rhône.« Il me dit que les enfantsd’homosexuel-le-s serontmalheureux, que nous sommesun lobby bien puissant, sansça le projet de loi sur lemariage n’aurait jamais eulieu, que quand il voit leshomosexuels hommesà la Gay Pride, il en castreraitbien deux ou trois. »Tristan, un jeune homme de24 ans résidant dans le Sud-Est,souffre de schizophrénie et estsuivi depuis six ans par le mêmeinfirmier dans un hôpital public.Il nous appelle car il nesupporte plus les remarqueshomophobes énoncées parl’infirmier depuis… six ans.Il lui explique que l’homosexualitén’est pas normale ettente de le convertir à l’hétérosexualité.Tristanprenait cesremarques à la rigolade audébut, mais aujourd’hui ilattend un changement decomportement. Il a doncenvoyé un courriel à l’infirmier,que celui-ci n’a pas pris ausérieux. Il envisage d’écrireà la direction de l’hôpitalmais n’est pas sûr de vouloirchanger d’infirmier :« Je lui dois tout. »Gabrielle, 32 ans, souffre d’unemyopathie et est suivie depuisplusieurs années par le mêmekiné, qui est au courant deson homosexualité. Elle nouscontacte par chat après avoirdécouvert ses convictionshomophobes : elle a entendula remarque qu’il a adresséeà son collègue dans le couloir,sur « ces PD qui font chieravec leur mariage à la con ».Elle en est très déçue, « un kiné
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