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161Pendant une session derecrutement, lors d'une pause,il entend l'un des demandeursd'emploi dire qu'il « s'est faitdraguer par un mec et qu'il luia cassé la gueule ». Un autredéclare que, dans certains pays,« il n'est pas normal qu'il y aitdes homos ».Thomas, estimantque ce n'était pas son rôle, n'apas souhaité s'impliquer danscette conversation, mais il luia été difficile de poursuivrela session dans ce climat :« J’ai mal vécu ce moment oùj’entendais des jeunes exprimerdes positions haineuses etrétrogrades. »Monique, 56 ans, est employéede supermarché dans le Sudde la France. Elle habite dansune petite ville de province etest harcelée depuis que descollègues l'ont croisée en villeavec son amie : on renverse sonchariot de marchandises,on l’insulte durant ses pauses :« T'as qu'à foutre le camp »,« Je vais te rentrer dedans ».Elle dort de plus en plus malmais n'a pas envie de démissionner,car elle refuse quela connaissance de sonorientation sexuelle influesur sa vie professionnelle.Florian, Marseillais de 40 ans,est vendeur. Une nouvelleresponsable arrive dans laboutique et lui déclare ouvertement,et en tête-à-tête, n'aimer« ni les gays, ni les tafioles, ni lesgrandes fiottes ».A un retourde vacances, elle lui annoncequ'elle a été « heureuse dene pas avoir eu de gay dansson magasin pendantquinze jours ».Nathalie, 47 ans, habite Nancy.Ingénieure, elle appellel’association pour demanderdes conseils pour un jeunecollègue, homosexuel. Cedernier semble de plus en plusaffecté par les propos insultantsprononcés sur le lieu de travail,au point de commencer àprendre des somnifères.Elle décidera d'en parlerà son P-DG.Jacques, 23 ans, est employéd'une petite boutique d'électroménagerde Cannes. L'undes fournisseurs l'appelle sanscesse « la grosse folle » et luidemande « s'il aime se faireprendre ».Son patron luidemande simplement« de ne pas écouter ».Abattu,il ne sait pas comment réagir.Marie, 49 ans, est infirmièredans un grand hôpital publicparisien.Elle rencontre principalementdes difficultés avec uncollègue, qui lui tient des proposdésobligeants : « Les autresinfirmières ne souhaitentpas se changer dans lesvestiaires en ta présence. »Récemment, ce collègue estpassé aux insultes.Marie ena parlé à son chef, qui ne réagitpas. Elle va contacterRainbhôpital, associationLGBT des agents desétablissements publicsde santé.Nicolas, 26 ans, est télévendeuren Charente-Maritime.Sa direction s'apprête à lelicencier pour résultats insuffisantset, surtout, « suite à sacondition ». Sa responsableévoque alors son homosexualité,puisque, d’après elle, « ça neplaît pas ». Un autre responsablelui dit clairement : « Je ne veuxpas de PD dans mon équipe. »Lors de son appel à l’association,il est aidé à définir les pistesà mettre en place si lelicenciement s’avère effectif.Mathieu est maître d'hôtel àParis. Il endure de nombreusesmoqueries de la part deses collègues, notammentaprès avoir dû s’arrêter quelquetemps pour subir des soinsmédicaux : « La coloscopie,c'est un truc de PD », ou« C'est à cause de ta maladiede PD ». Les insultes nes’arrêtent pas là : « Même devantles clients, je me fais insulter. »Il évoque le sujet à son patron,qui lui déclare qu'il a « autrechose à faire ».

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