61Garance sort d'un bar LGBTde la capitale avec des ami-e-slorsque des passants lesabordent. Ils demandents'il y a « des PD parmi eux ».Sans se démonter, ils et ellesrépondent que dans leur petitgroupe se trouvent « des trans,des gouines et des PD »,etqu'ils et elles refusent dese laisser insulter sans rien dire.Le ton monte. L'un des passantscrache alors sur une jeunefille de la bande tandis qu'unautre jette son mégot alluméau visage de Garance.Quand l'identité estmépriséeVirginie est arrêtée lors d'unemanifestation de soutien auxsans-papiers à Lille. Pendantson contrôle d'identité, ellesubit des remarques et insultestransphobes de la part desforces de l'ordre. Elle a ainsiété fouillée par des hommes,il lui a été interdit de resterdans le groupe des femmes,et on ne cesse de l'appeler« monsieur ». Lorsqu'elle lefait remarquer, un policier luirépond : « Taisez-vous etfaites-vous opérer, monsieur ! »(Lire aussi chapitre Police).Martin, trans FtoM, dit avoirété rejeté par tous les milieuxassociatifs de sa ville du Nordde la France. « Cela a commencépar de l'indifférence,puis on ne voulait plus demoi », déplore-t-il. « On continuede me parler au fémininalors que j'ai fait comprendreà mes interlocuteurs-trices queje ne leur adresserais plus laparole s'ils continuaient à meparler au féminin. […] Masœur a du mal à accepter. »Martin souffre d'être ainsi misà l'écart alors qu'il fait « tout[s]on possible pour allervers les autres ».Jeunes trans en souffranceCamille, 14 ans, dit vouloirchanger de sexe. Elle appellela ligne d'écoute pour témoignerdes insultes et du harcèlementqu'elle subit au quotidien.Sa famille la traite de« sale lesbienne », de « folle »,d'« anormale ». Dans soncollège parisien, elle estvictime de brimades, on latraite de « folle travelo »,de « lesbienne qui draguetoutes les femmes ».Lou, qui vit dans l'Est de laFrance, est une personnetransgenre de 17 ans quidébute son parcours MtoF. Louparle de lui au masculin,mais ne se définit ni hommeni femme. Il appelle pour fairepart de son désarroi et deses difficultés à franchir lesdifférentes étapes de satransition. Après l'accord deson médecin généraliste et deson endocrinologue, il a eu unrefus de la part du psychologueau sujet de sa transition.Ce qu'il a très mal vécu.Il a fugué et erré trois mois dansla rue. De retour depuis deuxmois chez ses parents, il ne sesent pas mieux. Ceux-cin'acceptent pas son projet detransition. « Tu peux êtrehomosexuel, bisexuel,on peut tout accepter, maispas ça », lui disent-ils. Lou peutcompter sur le soutien de sapetite amie. Il attend sa majoritépour consulter un autrepsychiatre. En attendant, iltrouve le temps long et ditêtre « le garçon d'avant ».Chroniques de latransphobie ordinaireSur un site de rencontres entrejeunes LGBT, Ahmed tombesur un profil indiquant :« Pour les travelos et lesefféminés, la corde et letabouret sont en solde !N'attendez plus ! A part ça,je suis tolérant et j'aime l'originalité.» Ahmed se dit choqué« en tant que militant SOShomophobie et trans-friendly ».Dans un courriel adressé àSOS homophobie, Olivia,transgenre MtoF, se dit blesséepar l'émission « Secret Story »sur TF1, dans laquelle il estproposé à une candidate de sefaire passer pour une trans.« Faire passer une femmepour un homme, c'est de latransphobie. Les trans MtoF,pour la majorité, n'ont jamaisressenti cette situation d'êtredes hommes, c'est ridicule.Ce n'est pas jouer maisatteindre une minorité dansses difficultés », écrit Olivia.RésistanceRomain, 19 ans, est en terminaleS dans un lycée du Nord de laFrance. Il lui arrive de se rendreen cours vêtu avec des habitsféminins. En fin d'année 2012,le proviseur lui a demandéde ne plus venir dans l'établisse-
Rapport sur l'homophobie 2014 • Transphobiement habillé ainsi. Mais le jeunehomme refuse et entend menersa vie comme il le souhaite.L'infirmière, l'assistante socialeet sa professeure principalele comprennent mais ne sontpas prêtes à le soutenir au seindu lycée. Romain nous expliquevouloir changer de sexe.Il est soutenu par sa belle-mèreet des ami-e-s. Il incite surle fait qu'il vit cela de mieuxen mieux, en partie grâceau soutien de son entourage.Une avancéepour les droitsdes personnes transencore entravéeau SénatNous en faisions état dans le précédent Rapportannuel, le 6 août 2012, la nouvelle loi sur le harcèlementsexuel était promulguée en instaurant unecirconstance aggravante lorsque l'infraction étaitcommise en raison de l'identité sexuelle de la victime.Si cette loi reconnaissait enfin la transphobiecomme une discrimination spécifique, la notiond'identité sexuelle à laquelle elle était rattachéen'est aucunement satisfaisante. Le terme « identitéde genre » est bel et bien le plus appropriépuisque la transidentité ne se limite pas au sexe etaux organes sexuels. La notion de genre n'existantpas encore en droit français, le terme d'« identitésexuelle » ne devait être que temporaire, mais onne peut que déplorer que 2013 se soit écouléesans que cette promesse se soit concrétisée.Pourtant, le 27 juin 2013, la Commission nationaleconsultative des droits de l'homme (CNCDH),saisie par Najat Vallaud-Belkacem, ministre desDroits des femmes, et Christiane Taubira, ministrede la Justice, a rendu un avis recommandant augouvernement d'introduire la notion d'« identitéde genre » dans le droit français. En plus de cela,l’avis formulait une liste de propositions permettantde faciliter les conditions de changementd'état civil, notamment en se prononçant enfaveur d'une démédicalisation totale et d'unedéjudiciarisation partielle de la procédure. Cet avisque beaucoup ont qualifié d'« historique » auraitpermis d'effectuer rapidement un pas de géantpour les droits des trans.C’est d’ailleurs dans ce sens qu’à l’occasion duvote du projet de loi sur l’égalité femmes-hommesà la rentrée, plusieurs amendements relatifs àl’amélioration des droits des personnes transétaient déposés. Hélas, le Sénat, suivant l’avis dugouvernement, a rejeté l'ensemble de ces amendements:- l'amendement de Kalliopi Ango Ela (EELV)portant sur la substitution du terme d'« identitéde genre » à celui d'« identité sexuelle », conformémentà l'avis rendu par la CNCDH,- les autres amendements en faveur des droitsdes trans portés par les sénatrices ChantalJouanno (UDI), Esther Benbassa (EELV), CécileCukierman (FdG) et Maryvonne Blondin (PS)visaient, eux, à simplifier la procédure dechangement d’état civil.Najat Vallaud-Belkacem, qui justifiait le rejet deces amendements par le risque de censure constitutionnelle,a toutefois précisé que des dispositionss'inspirant de ces amendements figureraientdans le projet de loi de simplification du droit « aupremier semestre 2014 ». A l’heure où nous rédigeonsce rapport, nous en sommes encore à espérerque cet ajournement ne soit pas unereculade… et que le gouvernement ne perdra pasdavantage de temps à faire avancer la questiondes droits des trans.
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