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47Facebook, les commentaires et groupes gayphobesse sont multipliés à l’infini. Injures, menaces,harcèlement,sur le Net,on vise une personne ou l’ensembledes gays sans se censurer ni mesurer sespropos.On trouve également des forums de discussionorientant les échanges vers des proposgayphobes,ou encore des messages d’appel à la haineadressés à toutes et tous suivant souvent l’actualitéde l’année (manifestations contre ou en faveur dumariage pour tou-te-s, vote de la loi, célébration dupremier mariage entre deux hommes, etc.). SOShomophobie, comme d’autres associations ou individus,a régulièrement demandé et obtenu le retraitde ces publications par les sites et réseaux sociauxconcernés. Les victimes et témoins n’en restent pasmoins choqué-e-s et inquiets-ètes: des paroles auxactes,il n’y a parfois qu’un pas.Des appelsà la haine à la violence physique, au harcèlementet aux discriminations,les limitessont parfois aisément franchies.Comme en 2012, les injures gayphobesreposent sur deux constantes : le genreet la sexualité. Les homophobes sontapparemment doublement obsédé-e-s,fasciné-e-s et dérangé-e-s par les pratiquessexuelles réelles ou supposées des gays, maisaussi par le fait que d’autres hommes, adolescentsou adultes, transgressent des codes traditionnels etvisibles de la masculinité, de la virilité pourrionsnousdire. Rester un homme à la voix, au physiqueet à la gestuelle androgynes,c’est l’assurance d’êtrerejeté par ses pairs ; en fin d’école primaire et aucollège, on rejette celui qui « trahit » son genre etles codes érigés : un garçon doit, à l’adolescence,se comporter « comme un mec », aimer et pratiquerle sport, adopter des attitudes singeant unevirilité souvent fantasmée,regarder et considérer lesfilles d’une certaine façon.Celui qui n’obéit pas auxrègles tacitement fixées par les autres jeuneshommes dérange.Car c’est à cet âge que la sociétéattend des garçons qu’ils deviennent des hommes,tels que la « norme » les définit (alors que les jeunesfemmes subiront plus tardivement le poids de cesnormes, si elles refusent de devenir épouses etsurtout mères). « Pédale », « Fiotte », « Tapette »,« Tafiole », « Tarlouze », « Tantouze », « Tante »,«Il n’y aque les PDqui ontla gastroentérite»« Chochotte », « Folasse », « Folle »… sont autantd’injures visant à atteindre un homme dans sa virilité.Injures quasiment toutes au féminin d’ailleurs,ce qui témoigne autant de l’homophobie que dusexisme de leurs auteur-e-s.On regrettera égalementle fait que certains gays eux-mêmes se soient appropriécette hiérarchisation des genres et rejettentparfois les moins « virils » d’entre eux : la « follophobie» est d’autant plus inacceptable quand elleémane de gays eux-mêmes,et témoigne assurémentd’une certaine haine de soi et de ses semblables.C’est également sur leurs pratiques sexuellesprésumées que sont attaqués les gays, même trèsjeunes, même abstinents ou inexpérimentés.Alors que ces pratiques ne leur sont pas réservées etpeuvent être partagées au sein d’un couplehétérosexuel, elles leur sont systématiquementreprochées :sodomie et fellationsemblent passionner les homophobes,quicréditent les gays d’une intensité sexuelletrès supérieure à la norme. Le gay seraitobsédé par le sexe et y consacrerait toutson temps, toute sa vie. « Bouffeur ousuceur de bites », « Enculé », « Sodomite »,il est sans cesse ramené à la sexualité. De« pédéraste » à « PD », puis à « pédophile », il n’y aqu’un pas : dans cette volonté de salir l’homosexuelmasculin, on le présente comme un pervers dangereuxpour la société et ce qu’elle a de plus sacré,les enfants. On lira ou entendra ainsi : « La sodomiedes petits garçons, c’est maintenant ! », ou encore :«Tous ces pauvres enfants qui se feront violer par leursdeux papas à tour de rôle… », suite au vote de la loisur le mariage pour tou-te-s,aussi bien dans les manifestationsque sur Internet, à la télévision, etc.Toutes ces injures et ces amalgames participent à lahaine de soi, au mal-être ressenti par certains gays,notamment les plus jeunes. Souvent répétées,ces invectives sont vécues et ressenties comme unvéritable harcèlement par 12 % des victimes.Plusieurs études ont montré que les jeunes gaysétaient davantage sujets au mal-être et aux tentativesde suicide que les autres jeunes (lire chapitreMal de vivre). Les injures homophobes doivent êtrerefusées, combattues et rejetées de toute urgence !

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